Les plus grosses histoires technologiques canadiennes de 2024

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décembre 23, 2024

Les plus grosses histoires technologiques canadiennes de 2024

L'année 2024 restera dans les annales comme un tournant majeur pour l'écosystème technologique canadien. Entre les records de financement et l'exode massif des entreprises publiques vers les marchés privés en passant par la démission fracassante de la ministre des Finances Chrystia Freeland, les douze derniers mois ont été riches en rebondissements. Retour sur les histoires qui ont marqué cette année charnière pour la tech au Canada.

Valse des dirigeants : les leçons d'un séisme

Un vent de changement a soufflé sur les hautes sphères de la tech canadienne en 2024. Jamais le secteur n'avait connu un tel roulement à des postes clés. Départs volontaires, évictions, changements de cap stratégiques : les raisons de ces mouvements sont multiples mais le message est clair. À l'heure des bouleversements technologiques et économiques, l'agilité et la capacité d'adaptation des dirigeants sont plus que jamais des atouts cruciaux.

Des départs en cascade

Tout a commencé en février avec le départ surprise de la directrice générale de Wealthsimple, Sarah Levy, après seulement 18 mois à la tête de la fintech. Un choc qui en annonçait bien d'autres. Dans les mois qui ont suivi, ce sont les patrons d'Opentext, Lightspeed ou encore Nuvei qui ont fait leurs valises, parfois dans des circonstances houleuses.

Ce roulement sans précédent soulève de nombreuses questions sur la capacité des entreprises tech à garder le cap dans un contexte de disruption permanente.

Geoffrey Zochodne, chroniqueur chez BetaKit

Les fondateurs reprennent la main

Face à cette valse des dirigeants, certains fondateurs emblématiques ont décidé de reprendre les rênes. C'est le cas de Tobi Lütke chez Shopify, qui a écarté son directeur des opérations pour redevenir PDG en juillet après deux ans en retrait. Un choix payant : le cours de l'action a bondi de 15% après l'annonce.

  • Changements de DG chez Wealthsimple, Opentext, Lightspeed, Nuvei...
  • Capacité d'adaptation des dirigeants plus que jamais cruciale
  • Retour gagnant de certains fondateurs comme Tobi Lütke chez Shopify

L'exode massif vers le privé

Autre phénomène marquant de 2024 : la fuite des entreprises technologiques canadiennes des marchés boursiers. Échaudées par la dégringolade de leur valorisation, de nombreuses pépites ont préféré se réfugier dans le giron d'investisseurs privés. Le point d'orgue de ce mouvement : le méga-financement de 250 millions de dollars décroché par Clio, un record pour une startup canadienne.

À la recherche de stabilité

Pour Clio comme pour d'autres, ce retrait de la bourse est un moyen de retrouver de la sérénité loin de la dictature des résultats trimestriels. Un luxe rendu possible par l'appétit des fonds pour la tech canadienne. Car pendant que les marchés publics vacillaient, les investisseurs privés ont continué à miser gros sur les pépites d'outre-Atlantique.

Un écosystème en pleine maturité

Cet attrait des géants du capital-risque témoigne de la maturité croissante de l'écosystème tech canadien. Longtemps dans l'ombre de son voisin américain, il peut désormais s'appuyer sur une base solide d'entrepreneurs aguerris et sur des success stories de renommée mondiale. De quoi inspirer une nouvelle génération de fondateurs prêts à prendre la relève.

Le Canada à la traîne dans la course à l'IA

L'intelligence artificielle a été l'autre grand sujet de 2024. Mais dans ce domaine, force est de constater que le Canada peine à tenir son rang. Malgré des atouts indéniables, comme des chercheurs de premier plan et des laboratoires à la pointe, le pays tarde à transformer l'essai face à une concurrence internationale féroce.

Des moyens insuffisants

Le problème : un manque criant de moyens. Pendant que les géants américains et chinois déversent des milliards dans la bataille de l'IA, Ottawa se contente d'investissements au compte-gouttes. Résultat, les cerveaux et les startups les plus prometteurs finissent souvent par s'expatrier, attirés par les ponts d'or de la Silicon Valley ou de Shenzhen.

Le Canada doit urgemment muscler son jeu s'il ne veut pas se faire définitivement distancer dans la course à l'IA. Il en va de sa souveraineté technologique et de sa prospérité future.

Yoshua Bengio, pionnier de l'apprentissage profond

Miser sur ses atouts

Tous les espoirs ne sont pas perdus pour autant. Le Canada conserve de solides atouts, à commencer par un réservoir de talents de premier choix. Sa proximité culturelle avec l'Europe est aussi un avantage dans l'optique de créer des solutions d'IA plus éthiques et responsables que celles conçues dans la Silicon Valley. À condition d'en faire une priorité nationale et d'y mettre les moyens.

  • Le Canada a du mal à suivre le rythme dans la course mondiale à l'IA
  • Manque d'investissements publics face aux milliards des géants US et chinois
  • Fuite des cerveaux et des startups prometteuses vers l'étranger
  • Nécessité de miser sur ses atouts : talents, éthique, proximité avec l'Europe

2024 aura donc été une année charnière à bien des égards pour la tech canadienne. Loin de l'euphorie des années 2010, l'écosystème traverse une phase de maturité et de consolidation. Une mutation parfois douloureuse mais nécessaire pour faire émerger des leaders capables de rivaliser avec les géants mondiaux du numérique dans la durée. Rendez-vous dans un an pour voir si le pari est réussi.

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