Les réassureurs face à l’ouragan Milton : enjeux et perspectives

Accueil - Innovations et Sociétés - Écologie et Innovation - Les réassureurs face à l’ouragan Milton : enjeux et perspectives
Innovationsfr
octobre 10, 2024

Les réassureurs face à l’ouragan Milton : enjeux et perspectives

Alors que l'ouragan Milton s'apprête à déferler sur la côte ouest de la Floride, le secteur de l'assurance et de la réassurance retient son souffle. Selon une note de RBC Capital publiée mercredi, cet événement climatique majeur pourrait entraîner jusqu'à 60 milliards de dollars de pertes assurées, un montant similaire à celui de l'ouragan Ian qui avait ravagé le « Sunshine State » en septembre 2022. Un nouveau coup dur pour les réassureurs, déjà fortement éprouvés par la multiplication des catastrophes naturelles ces dernières années.

Milton, un "monstre" climatique aux conséquences désastreuses

Classé en catégorie 5, la plus élevée sur l'échelle de Saffir-Simpson, l'ouragan Milton s'annonce dévastateur. Avec des vents dépassant les 250 km/h et des pluies diluviennes, il devrait provoquer d'importants dégâts sur son passage, notamment dans la baie de Tampa où il est attendu mercredi soir ou jeudi matin.

Face à cette menace, plus d'un million de personnes ont été évacuées des zones côtières. Mais malgré ces mesures de précaution, les pertes matérielles s'annoncent colossales. RBC estime qu'elles pourraient atteindre 60 milliards de dollars pour le secteur de l'assurance, un chiffre comparable à celui de l'ouragan Ian l'an dernier.

Ian, un précédent inquiétant

En septembre 2022, Ian avait déjà sévi en Floride, devenant le deuxième ouragan le plus coûteux de l'histoire pour les assureurs selon le Swiss Re Institute. Un tel scénario semble se répéter avec Milton, laissant présager de lourdes pertes pour le secteur.

Le marché semble tabler sur un impact similaire à celui de l'ouragan Ian, soit une perte de 60 milliards de dollars pour le secteur en 2022.

– RBC Capital

La réassurance en première ligne

Ce sont les réassureurs, ces compagnies qui assurent les assureurs, qui risquent d'être les plus exposés aux conséquences financières de Milton. En absorbant une partie des pertes, ils permettent aux assureurs de faire face à des sinistres d'ampleur. Mais cette mutualisation des risques a un coût, qui ne cesse de grimper face à la recrudescence des catastrophes naturelles.

Pour RBC, les 60 milliards de dollars de pertes anticipées devraient être "très gérables" pour le secteur. Néanmoins, cela devrait se traduire par une nouvelle hausse des tarifs de la réassurance en 2025, les acteurs cherchant à restaurer leurs marges après plusieurs années difficiles.

Les réassureurs européens sous pression

Plusieurs grands noms de la réassurance en Europe sont particulièrement concernés, à l'image de Swiss Re, Munich Re, Scor ou Lloyd's of London. Une note de Barclays publiée mardi soulignait notamment que Scor pourrait voir ses résultats pénalisés par l'ouragan Milton.

En Bourse, les titres de ces géants de la réassurance ont logiquement reculé ces derniers jours, malgré des performances record enregistrées récemment grâce à la hausse des tarifs. Mais pour RBC, ce repli ne devrait être que temporaire :

Ce n'est qu'une question de temps avant que les actions ne regagnent le terrain perdu, car les perspectives d'une tarification plus stricte lors des prochains renouvellements (de polices) s'installent.

– RBC Capital

Vers une refonte des modèles de réassurance ?

Au-delà des impacts financiers immédiats, Milton pourrait aussi accélérer une remise en question plus profonde des modèles de réassurance. Face au dérèglement climatique qui rend les catastrophes naturelles plus fréquentes et plus intenses, c'est toute l'architecture de mutualisation des risques qui est questionnée.

Exclusion des activités les plus risquées, diversification géographique, constitution de réserves plus importantes... Les pistes sont nombreuses pour renforcer la résilience du secteur. Mais elles impliquent aussi des sacrifices, comme l'abandon de certains marchés devenus trop volatils ou une hausse généralisée des primes.

Une chose est sûre : le statu quo n'est plus tenable. Avec ou sans Milton, les réassureurs doivent se réinventer pour s'adapter à un monde plus risqué et plus incertain. Un défi aussi complexe que crucial pour l'avenir de l'industrie de l'assurance.

Partager:

Ajouter Un Commentaire

Chercher

Beauty and lifestyle influencer

Follow my journey on all Social Media channels

Alienum phaedrum torquatos nec eu, vis detraxit periculis ex, nihilmei. Mei an pericula euripidis, hinc partem ei est.
facebook
5M+
Facebook followers
Follow Me
youtube
4.6M+
Youtube Subscribers
Subscribe Me
tiktok
7M+
Tiktok Followers
Follow Me
instagram
3.4M+
Instagram Followers
Follow Me