Les startups canadiennes face aux défis de la réglementation
L'industrie technologique canadienne est en plein essor, portée par des startups innovantes qui révolutionnent des secteurs entiers. Mais cette croissance rapide s'accompagne de nouveaux défis, en particulier sur le plan réglementaire. Deux actualités récentes illustrent bien cette problématique : les nouvelles règles imposées à Uber en Colombie-Britannique et l'acquisition de Copperleaf Technologies. Décryptage de ces enjeux cruciaux pour l'avenir de l'écosystème tech canadien.
Uber face à un durcissement de la réglementation en Colombie-Britannique
Le géant du VTC et de la livraison Uber est habitué à naviguer dans les méandres réglementaires. Mais en Colombie-Britannique, la startup californienne implantée au Canada depuis 2012 doit faire face à de nouvelles règles qui pourraient fortement affecter son activité. Le gouvernement provincial a en effet adopté des changements concernant la rémunération et la protection sociale des chauffeurs et livreurs indépendants, qui entreront en vigueur dès septembre.
Ces entreprises peuvent ravaler leur salive, elles iront bien, elles s'en sortiront.
David Eby, Premier ministre de Colombie-Britannique
Si Uber dit soutenir certaines mesures comme la hausse du salaire minimum, l'entreprise juge "déraisonnable" le montant qu'elle devra verser pour l'utilisation des véhicules personnels. Selon elle, cela entraînera une augmentation des coûts et une baisse de la demande pour les restaurants locaux. Mais le Premier ministre David Eby se montre inflexible, déclarant qu'Uber peut "ravaler sa salive" et que les nouvelles règles ne changeront pas.
Quel impact pour les startups de VTC et livraison ?
Ce durcissement réglementaire pourrait freiner la croissance des startups de mobilité comme Uber, mais aussi Lyft ou les acteurs de la livraison comme DoorDash. Avec des coûts d'opération plus élevés, elles devront probablement revoir leurs tarifs et leur modèle. Une opportunité pour des concurrents locaux de tirer leur épingle du jeu ?
Copperleaf Technologies choisit de quitter la bourse dans un deal à 1 milliard $
Autre actualité marquante : l'éditeur de logiciels Copperleaf Technologies, basé à Vancouver, va être racheté par le groupe britannico-suédois IFS. Montant de la transaction : environ 1 milliard de dollars canadiens. Copperleaf rejoindra ainsi la cohorte grandissante des startups canadiennes cotées en bourse qui choisissent de redevenir privées.
Entrée en bourse fin 2021 en pleine pandémie de Covid-19, la startup spécialisée dans l'aide à la décision pour les infrastructures critiques a vu son cours chuter de plus de 60%. Ce rachat permettra à Copperleaf "d'accélérer sa croissance" et à IFS de renforcer son portefeuille de solutions, selon les dirigeants.
La bourse, un parcours semé d'embûches pour les startups tech
Si l'introduction en bourse peut apporter une forte visibilité et des moyens de financement importants, elle comporte aussi des risques pour les jeunes pousses technologiques :
- Pression du marché et des investisseurs sur les résultats à court terme
- Coûts et contraintes réglementaires de la cotation
- Exposition aux fluctuations boursières
Résultat : de plus en plus d'entreprises tech font marche arrière, à l'image de Copperleaf. Cela leur permet de se concentrer sur leur stratégie de long terme à l'abri des regards. Mais gare à ne pas se couper de potentiels financements et partenariats.
Trouver le bon équilibre réglementaire, un enjeu clé
Entre l'exemple d'Uber et celui de Copperleaf, on voit que la régulation est un sujet épineux pour les startups tech canadiennes en plein boom. D'un côté, un cadre protecteur est nécessaire pour les travailleurs et utilisateurs. De l'autre, une réglementation trop rigide peut brider l'innovation et la compétitivité des entreprises.
L'enjeu pour le Canada est donc de trouver le bon équilibre, afin de permettre l'essor de son écosystème de startups tout en l'encadrant de manière adaptée. Cela passe par un dialogue constructif entre pouvoirs publics et acteurs de l'industrie, pour façonner ensemble un environnement propice aux success stories de demain. Le chemin est encore long, mais les bases sont là pour faire du pays une grande nation tech !
