Les startups canadiennes innovantes à l’honneur au CES
Les startups canadiennes ont fait briller l'innovation made in Canada lors de l'édition 2025 du Consumer Electronics Show (CES) à Las Vegas. Malgré les défis auxquels elles font face pour développer et produire leurs solutions de pointe sur le sol canadien, plusieurs d'entre elles sont reparties avec des récompenses prestigieuses, prouvant le potentiel et le savoir-faire des entrepreneurs canadiens.
Des innovations canadiennes primées sur la scène internationale
Parmi les startups canadiennes ayant brillé lors de ce rendez-vous incontournable de la tech, on retrouve Eli Health, basée à Montréal, qui a remporté un prix « Best of Innovation » pour son Hormometer. Cet appareil connecté permet de mesurer à domicile les taux de cortisol et de progestérone dans la salive, offrant ainsi un suivi personnalisé et réactif bien plus rapide qu'en passant par des analyses en laboratoire.
Autre startup montréalaise à l'honneur : Haply Robotics a également décroché un prix « Best of Innovation » pour son minVerse. Ce petit appareil haptique vise à offrir une interaction précise dans les environnements virtuels, comme la modélisation et l'animation 3D. Bien plus abordable que les produits professionnels de l'entreprise, il cible les "prosumers" en quête de plus de dextérité que ce que proposent les contrôleurs VR et commandes gestuelles classiques.
La victoire d'Eli Health est une reconnaissance symbolique de notre travail et des petites entreprises en général. Nous avons battu des géants de la santé comme Abbott et Dexcom.
Marina Pavlovic Rivas, CEO d'Eli Health
Relever les défis de la production au Canada
Si ces startups font la fierté du Canada, elles sont nombreuses à faire face à des obstacles lorsqu'il s'agit de produire leurs innovations sur le territoire. Certaines, comme Eli Health ou SmoothTalker, parviennent à maintenir toute leur production localement. D'autres, à l'image d'Haply Robotics, externalisent une partie de leur production tout en gardant de larges pans au pays, dont l'assemblage final.
Les raisons de produire à l'étranger, notamment en Chine, restent souvent les mêmes : un accès rapide et facile à une chaîne d'approvisionnement difficile à trouver au Canada, comme le souligne George Yin, CEO de VCycene. Même en cas de production locale, les fournisseurs de composants et matières premières demeurent souvent basés outre-mer.
Attirer et retenir les talents, un enjeu clé
Au-delà de la production, attirer les bons talents reste un défi pour certaines startups canadiennes, qui peinent à rivaliser avec les géants américains. Des entreprises comme Cobionix ou VueReal parviennent cependant à tirer leur épingle du jeu en misant sur les diplômés talentueux des universités locales. Les aides publiques, comme le programme canadien SR&ED, jouent aussi un rôle clé pour soutenir l'innovation.
Les entreprises canadiennes ont tendance à avoir une mentalité défaitiste. Elles cherchent des sorties rapides plutôt que des moyens de se développer jusqu'aux grandes valorisations des poids lourds américains.
Colin Gallacher, co-fondateur d'Haply Robotics
Changer de mentalité pour libérer le potentiel des startups canadiennes
Pour pleinement exploiter les opportunités qui s'offrent à elles, les startups canadiennes doivent, selon Colin Gallacher, changer de mentalité. Au lieu de viser des sorties rapides en se faisant racheter, elles gagneraient à chercher des moyens de se développer pour atteindre les valorisations des leaders américains. Une ambition accrue qui pourrait s'avérer cruciale à l'heure où plane la menace de lourds tarifs douaniers américains sur de nombreuses entreprises canadiennes.
Le CES 2025 aura en tout cas prouvé une chose : malgré les obstacles, la créativité et le savoir-faire des startups canadiennes n'ont rien à envier à leurs homologues internationaux. En misant sur leurs atouts et en faisant preuve d'audace, elles ont toutes les cartes en main pour s'imposer comme des acteurs incontournables de la tech mondiale dans les années à venir.