Les Startups Deep Tech avec des PDG Techniques Lèvent de Plus Gros Tours
Les fondateurs techniques de startups deep tech en Europe ont de quoi se réjouir. Selon une récente étude menée par First Momentum Ventures, les startups dirigées par des PDG ayant un profil très technique lèvent des tours de financement significativement plus élevés au stade de l'amorçage et de la Série A que celles menées par des PDG issus du business. Une bonne nouvelle pour un secteur en plein essor sur le Vieux Continent, qui attire désormais 20% des investissements en capital-risque, contre seulement 10% il y a dix ans.
Un "Deep Tech Hardware Napkin" pour démocratiser les benchmarks
Mais réussir en tant que fondateur technique dans le deep tech hardware n'est pas chose aisée. C'est pourquoi First Momentum a décidé de compiler les résultats de son enquête auprès de 30 fonds de capital-risque européens spécialisés dans un "Deep Tech Hardware Napkin". L'objectif : démocratiser les connaissances et les benchmarks sur les levées de fonds, les équipes, les produits et la commercialisation dans ce secteur exigeant. Un précieux outil pour les fondateurs, surtout lorsqu'ils viennent du monde de la recherche et ont peu de contacts dans l'écosystème startup.
Des tours plus gros pour compenser le risque technique
Premier enseignement du Deep Tech Hardware Napkin : les tours d'amorçage et de Série A sont plus élevés dans le deep tech que dans d'autres secteurs, signe d'un appétit croissant des investisseurs. Une tendance à relier à la nature même de ces startups, qui nécessitent des investissements initiaux conséquents pour développer des technologies de rupture. Le risque technique pris par les investisseurs est compensé par un risque commercial moindre :
La spécificité de l'investissement dans le deep tech, c'est qu'on prend principalement un risque technique, mais il est compensé par un risque de marché ou de commercialisation moins élevé.
David Meiborg, General Partner chez First Momentum
Un chemin plus long vers le succès commercial
Autre particularité mise en lumière par l'étude : seules 29% des startups deep tech génèrent un chiffre d'affaires significatif au stade de la Série A. Un chiffre qui peut surprendre, mais qui s'explique par la complexité et la longueur des cycles de développement dans des domaines comme l'intelligence artificielle, la robotique, les nouveaux matériaux ou encore les biotechnologies. Les fondateurs doivent donc adopter une approche stratégique :
- Identifier les jalons techniques et commerciaux atteignables pour convaincre les investisseurs de financer le prochain tour
- Maîtriser sa structure de coûts et ses marges pour définir un chemin réaliste vers la rentabilité
- S'entourer d'investisseurs internationaux dès le départ pour sécuriser les importants besoins en capitaux
Ajouter des compétences business à son arsenal
Enfin, l'étude de First Momentum délivre un message encourageant pour les fondateurs au profil technique. Leur connaissance pointue de leur technologie et de leur marché est un véritable atout pour convaincre des investisseurs de plus en plus spécialisés et exigeants. Mais cela ne les dispense pas pour autant de développer des compétences business :
Les CEO techniques de notre échantillon ne sont pas complètement représentatifs. S'ils ont réussi à lever des fonds, c'est probablement parce qu'ils ont aussi développé un sens du commerce.
Maximilian Ochs, Investment Team Member chez First Momentum
Pour les y aider, le fonds allemand a lancé Clueless No More, une communauté où les "entrepreneurs scientifiques européens" peuvent apprendre les uns des autres et éviter les écueils, comme une mauvaise structuration du capital qui compromettrait leurs chances de succès.
Avec un pipeline solide de startups deep tech issues des meilleures universités et laboratoires de recherche, et des fondateurs techniques de mieux en mieux armés, l'Europe a définitivement une carte à jouer pour bâtir les leaders technologiques de demain. Le "Deep Tech Hardware Napkin" leur fournit de précieux repères pour y parvenir.