Les ventes de voitures neuves en baisse malgré un rebond en décembre
Malgré une embellie en décembre, le marché automobile français termine l'année 2024 sur une note négative. Selon les données de la Plateforme automobile (PFA), les immatriculations de voitures neuves ont reculé de 3,17% sur un an, à 1,72 million d'unités. Une contre-performance qui éloigne encore un peu plus les constructeurs de leur niveau d'avant la crise sanitaire.
Un mois de décembre encourageant mais insuffisant
Le mois de décembre a pourtant apporté une bouffée d'oxygène aux constructeurs, avec une hausse de 1,47% des immatriculations en rythme annuel, à 183 661 véhicules particuliers. Mais ce rebond n'aura pas suffi à compenser le recul enregistré sur l'ensemble de l'année.
Pour Stellantis, qui regroupe notamment Peugeot, Citroën, DS et Opel, décembre a même été synonyme de repli, avec des immatriculations en baisse de 6,65% par rapport à décembre 2023. Le groupe Renault (Renault, Dacia, Alpine) a mieux tiré son épingle du jeu avec une progression de 13,94% sur le dernier mois de l'année.
Des ventes toujours loin des niveaux pré-COVID
Si 2023 avait été marquée par un fort rebond (+16,07%), principalement lié à un effet rattrapage après les pénuries de semi-conducteurs et les problèmes logistiques, 2024 marque un nouveau coup d'arrêt. En volume, le marché accuse toujours un recul de 22,39% par rapport à 2019, dernière année "normale" avant la pandémie.
Par rapport à décembre 2019, les immatriculations de voitures neuves ont marqué le mois dernier une baisse de 13,04%.
Données de la Plateforme automobile
Les raisons d'un marché toujours en souffrance
Plusieurs facteurs expliquent la difficulté des constructeurs automobiles à retrouver leur niveau d'avant-crise :
- Les pénuries persistantes de composants électroniques qui ralentissent les cadences de production.
- L'envolée des prix des matières premières et de l'énergie qui renchérissent les coûts.
- Le durcissement des normes environnementales qui poussent les prix à la hausse.
À cela s'ajoute un attentisme des consommateurs, freinés dans leurs achats par la flambée de l'inflation et les incertitudes économiques. La transition vers l'électrique suscite également des interrogations en termes d'autonomie, d'infrastructures de recharge ou de valeur de revente.
2025, année de la reprise ?
Les constructeurs automobiles restent malgré tout confiants dans un redressement progressif du marché. Avec l'amélioration des approvisionnements en puces, l'accélération des lancements de nouveaux modèles électrifiés et hybrides et des incitations gouvernementales toujours généreuses, 2025 pourrait être l'année du rebond tant attendu pour les ventes automobiles.
Mais le chemin sera encore long avant de retrouver les volumes d'immatriculations des années fastes de l'automobile. La transformation du secteur vers une mobilité plus durable et connectée bouleverse les équilibres établis et pousse l'ensemble de la filière à se réinventer en profondeur. Le match ne fait que commencer.
