L’Espagne va Récolter les Données Personnelles des Touristes
Bienvenue dans l'ère de la surveillance de masse ! C'est en tout cas ce que semble nous dire l'Espagne avec son nouveau projet de collecte massive des données personnelles des touristes. Le pays veut en effet "siphonner" les informations des visiteurs étrangers. Quels sont les enjeux de ce programme controversé qui inquiète défenseurs de la vie privée et experts en cybersécurité ? Plongée dans un dossier brûlant.
L'Espagne veut pister les touristes à la trace
Le gouvernement espagnol travaille actuellement sur un vaste projet de collecte des données personnelles des touristes visitant le pays. L'objectif affiché est d'utiliser l'intelligence artificielle et le big data pour mieux connaître les flux touristiques et adapter l'offre en conséquence. Mais les critiques dénoncent une véritable opération de surveillance de masse.
Concrètement, l'Espagne compte récolter toutes sortes d'informations sur les voyageurs :
- Données d'identité (nom, nationalité, date de naissance...)
- Coordonnées (mail, téléphone, adresse...)
- Informations sur le séjour (hébergement, durée, dépenses...)
- Données de géolocalisation
Ces données ultra sensibles seraient collectées à grande échelle, puis analysées par des algorithmes pour en tirer des statistiques et tendances. Le tout sans que les principaux concernés - les touristes - n'aient vraiment leur mot à dire...
Un projet qui pose question
Ce projet de "siphonnage" des données des touristes soulève de nombreuses questions éthiques et légales. Peut-on vraiment ficher ainsi des millions de personnes sans leur consentement explicite ? Le gouvernement espagnol assure que tout sera fait dans le respect des lois européennes sur la protection des données personnelles, notamment le fameux RGPD. Mais beaucoup doutent que ces garde-fous soient suffisants.
Sous couvert d'améliorer le tourisme, on met en place une surveillance généralisée des voyageurs. C'est extrêmement préoccupant pour nos libertés.
- Arthur, avocat spécialiste du droit du numérique
Les défenseurs de la vie privée craignent que cette collecte massive ouvre la porte à des dérives sécuritaires. Et s'interrogent : que feront les autorités de ce gigantesque fichier ? Avec qui sera-t-il partagé ? Comment s'assurer qu'il ne tombera pas entre de mauvaises mains ? Autant de questions pour l'instant sans réponse...
Un précédent inquiétant ?
Au-delà de l'Espagne, ce projet fait figure de test pour d'autres pays. Car les enjeux économiques du tourisme sont tels que la tentation de mettre les visiteurs sous surveillance est grande. Certains craignent que cela ne crée un précédent et normalise ces pratiques à l'échelle mondiale.
Les autorités espagnoles, elles, se veulent rassurantes. Elles promettent que les données collectées resteront sur le territoire national et ne seront utilisées qu'à des fins statistiques. Mais dans un monde hyper-connecté, a-t-on vraiment la maîtrise de ces informations ultra-sensibles ? Rien n'est moins sûr...
Demain, tous surveillés en vacances ?
Ce projet controversé témoigne d'une tendance de fond : celle d'une société de surveillance qui ne dit pas son nom. Demain, partir en vacances sera-t-il synonyme d'accepter d'être pisté et fiché ? C'est malheureusement le chemin que semble prendre l'Espagne. Et rien ne dit que d'autres pays ne suivront pas, au détriment de notre vie privée.
Face à cette dérive, il est urgent de réaffirmer la primauté des droits et libertés individuelles. Et de fixer des limites claires à la collecte de nos données, y compris dans un but a priori louable comme le développement du tourisme. Car si on laisse faire, c'est un véritable coup de canif au respect de notre vie privée qui se profile. Espérons que les citoyens et les autorités de protection des données sauront faire barrage. La bataille ne fait que commencer...
