L’Espoir d’un Traité Mondial Contre la Pollution Plastique

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décembre 3, 2024

L’Espoir d’un Traité Mondial Contre la Pollution Plastique

Il était très attendu, mais n'a finalement pas abouti. Le cinquième Comité intergouvernemental de négociation (INC-5) sur un futur traité international juridiquement contraignant pour mettre fin à la pollution plastique dans le monde s'est achevé sur un échec le 1er décembre à Busan en Corée du Sud. Malgré la mobilisation des délégations de 175 pays, aucun accord n'a pu être trouvé à l'issue de cette session de négociations qui devait être la dernière. Un revers pour les défenseurs de l'environnement, mais pas une surprise tant les discussions ont été tendues et les points de blocage nombreux.

Des négociations dans l'impasse

Lancé en mars 2022 par l'Assemblée des Nations unies pour l'environnement (Anue), le processus de négociation pour établir ce traité devait initialement aboutir avant fin 2024. L'objectif était de conclure un instrument international juridiquement contraignant couvrant l'ensemble du cycle de vie des plastiques, de la production à la gestion des déchets. Mais après une semaine d'âpres discussions, force est de constater que les divergences entre pays restent trop importantes pour espérer un accord à court terme.

Parmi les principaux points d'achoppement figurent la question sensible d'une potentielle réduction de la production de plastique, avec un objectif chiffré, le principe d'une liste de polymères et d'additifs jugés nocifs pour la santé et l'environnement, qui seraient interdits ou restreints, ainsi que les modalités de financement de ce futur traité et des actions qui en découleront.

La "Haute Ambition" ne baisse pas les bras

Face au blocage d'une minorité de pays, qualifiés de « like-minded » et parmi lesquels figurent de grands producteurs de pétrole comme la Russie, l'Arabie Saoudite ou l'Iran, une coalition grandissante de pays dits de "Haute Ambition" continue de pousser pour un traité le plus ambitieux et contraignant possible. Cette "High Ambition Coalition" (HAC), menée par le Rwanda et la Norvège et rejointe par de nombreux pays dont ceux de l'Union européenne, a marqué les esprits lors de la session plénière finale à Busan.

Lors de la prochaine session, nous attendons à ce que tous les pays envoient une représentation ministérielle.

Olga Givernet, ministre française chargée de l'Énergie

Déplorant le manque d'avancées, « une minorité de pays qui font de l'obstruction » selon la ministre française, ces pays ambitieux n'entendent pas pour autant baisser les bras. Ils plaident pour une reprise rapide des négociations via une session additionnelle baptisée INC-5.2, avec l'espoir d'aboutir cette fois. Et appellent à une montée en puissance politique, via une participation des pays au niveau ministériel et non plus seulement des négociateurs techniques.

Les ONG toujours mobilisées

Du côté des ONG, si la déception est palpable, la mobilisation reste intacte pour faire avancer ce dossier prioritaire et ne pas perdre de temps face à l'urgence de la crise du plastique. Les organisations environnementales pointent des avancées malgré tout, avec un "non-paper" (document de travail) enrichi et un nombre croissant de pays engagés.

Busan a permis de réunir une majorité d'États, de plus en plus écrasante, qui réclame un traité à la fois ambitieux et opérationnel, pour mettre fin à la pollution plastique.

Henri Bourgeois Costa, Fondation Tara Océan

Les regards sont désormais tournés vers les prochaines échéances : la tenue de cette fameuse session "INC-5.2", peut-être au Kenya, pour tenter de sortir de l'impasse, mais aussi d'autres rendez-vous multilatéraux comme le Sommet des Océans prévu en juin 2025 en France, à Nice. De quoi maintenir la pression sur les États pour accélérer les négociations et s'accorder enfin sur des règles ambitieuses.

Car pour endiguer la déferlante de pollution plastique, il y a urgence. Chaque année, ce sont près de 400 millions de tonnes de plastique qui sont produites dans le monde. Un chiffre qui ne cesse de croître. Et on estime que plus de 14 millions de tonnes de déchets plastiques finissent chaque année dans les océans. Un fléau pour la biodiversité marine et la santé humaine, mais aussi pour le climat puisque la production et l'incinération du plastique émettent des gaz à effet de serre. Face à ce défi, un traité international ambitieux apparaît plus indispensable que jamais.

Malgré leur échec, les négociations de Busan ont le mérite d'avoir mis en lumière l'engagement croissant d'une majorité de pays pour un traité à la hauteur des enjeux. Prochaine étape cruciale, le "Comité de négociation 5.2" qui devra impérativement déboucher sur un accord. L'urgence écologique n'attend pas.

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