L’Essor des Immatriculations de Voitures Électriques en France
Alors que le marché automobile français marque le pas en ce mois de juillet 2024, avec une baisse de 2,26% des immatriculations de voitures neuves en rythme annuel, un segment tire son épingle du jeu : celui des véhicules électriques. Malgré un recul de leur part de marché à 14%, contre plus de 20% fin 2023, les voitures branchées séduisent de plus en plus de Français. Retour sur les derniers chiffres du secteur et les stratégies des constructeurs.
Stellantis et Toyota en forme, Renault à la peine
Dans un marché atone, certains constructeurs s'en sortent mieux que d'autres. C'est le cas de Stellantis, dont les immatriculations ont progressé de 2,58% en juillet grâce aux bonnes performances de Peugeot (+5,4%), Citroën (+4%) et surtout Jeep (+79,6%). Le groupe mise beaucoup sur l'électrification de ses gammes, avec des lancements réussis comme la Peugeot e-208 ou les versions hybrides rechargeables des SUV Peugeot et DS.
Toyota est l'autre grand gagnant du mois, avec des ventes en hausse de plus de 30%. Le constructeur japonais surfe sur le succès de ses modèles hybrides, dont la Yaris Cross et le C-HR. Il prépare aussi l'arrivée de nouveaux véhicules 100% électriques, à l'image du SUV compact bZ4X.
En revanche, le mois a été difficile pour Renault, dont les immatriculations ont chuté de 7,86%. La marque au losange pâtit notamment de la baisse de 15% des ventes de Renault, tandis que Dacia limite la casse (+6%). Le groupe doit accélérer sa transition vers l'électrique pour renouer avec la croissance, alors que la Zoé arrive en fin de carrière.
Le défi de l'accessibilité des voitures électriques
Si les véhicules électriques gagnent du terrain, ils restent encore minoritaires dans les ventes. Leur part de marché de 14% en juillet est même au plus bas depuis un an. Cela s'explique en partie par des tarifs encore élevés par rapport aux modèles thermiques, malgré les aides gouvernementales.
Le principal frein au développement massif de l'électrique reste le prix d'achat. Tant que l'on n'aura pas des véhicules abordables autour de 20 000 €, on ne convaincra pas le grand public.
Marc Mortureux, directeur général de la Plateforme automobile (PFA)
Les constructeurs en sont conscients et s'efforcent de démocratiser leurs offres. Renault prépare ainsi la remplaçante de la Zoé, qui devrait être plus accessible. Stellantis mise sur des modèles comme la Fiat 500e ou l'Opel Corsa-e. Les groupes chinois, à l'image de MG ou BYD, arrivent aussi avec des modèles à prix serrés.
Vers un marché automobile 100% électrique en 2035 ?
La Commission européenne a fixé un objectif ambitieux : interdire la vente de voitures neuves à moteur thermique en 2035. Cela implique une accélération majeure du déploiement des véhicules électriques dans les années à venir. Les constructeurs devront adapter leurs gammes en conséquence.
Mais il faudra aussi développer massivement les infrastructures de recharge, afin de rassurer les automobilistes sur leur autonomie. Des investissements colossaux sont prévus en ce sens, avec le soutien des pouvoirs publics. L'enjeu est aussi de produire une électricité décarbonée pour alimenter ces véhicules.
Le chemin est encore long, mais la transition est en marche. Et malgré la morosité actuelle du marché auto, l'électrique apparaît comme un relais de croissance majeur pour le secteur. Aux constructeurs de transformer l'essai avec des modèles réussis, abordables et désirables, qui feront rêver les Français et les inciteront à sauter le pas de la voiture branchée !