L’Essor Fulgurant des Startups Canadiennes en 2024
L'année 2024 restera gravée dans les annales du secteur technologique canadien. Marquée par des opérations financières record et une vague de départs vers les marchés privés, elle illustre à la fois le formidable potentiel des startups du pays et les défis auxquels elles sont confrontées dans un contexte post-pandémie incertain.
Clio, symbole du dynamisme des startups canadiennes
Le coup d'éclat de l'année est sans conteste le tour de table géant bouclé par la legaltech Clio. Levant la somme faramineuse de 1,24 milliard de dollars canadiens pour une valorisation pre-money de 4 milliards, la pépite de Burnaby a signé le plus gros deal de l'histoire du tech canadien. Un exploit d'autant plus remarquable qu'il est intervenu dans un marché difficile, où les valorisations ont fondu.
Jack Newton, PDG de Clio, a déclaré avoir ressenti la pression d'une sortie potentielle de la part de ses investisseurs historiques. Plutôt que de se précipiter vers une IPO risquée, il a privilégié un tour de financement secondaire permettant aux fonds en fin de cycle de se retirer sereinement. Une stratégie payante, Clio générant désormais plus de 200 millions de dollars de revenus récurrents annuels (ARR).
L'exode massif vers les marchés privés
La réussite de Clio contraste avec les déboires de nombreuses startups canadiennes cotées en bourse. Selon le Globe and Mail, près de la moitié des 20 entreprises tech introduites lors de la frénésie d'IPO de 2020 sont depuis revenues dans le giron de fonds de private equity. Copperleaf, MDF Commerce, Q4, CloudMD... La liste ne cesse de s'allonger.
Le spécialiste des paiements Nuvei fut l'un des deals les plus emblématiques, racheté pour 6,3 milliards de dollars par Advent International. Son compatriote montréalais Lightspeed, sous l'impulsion de son charismatique CEO Dax Dasilva, a lui aussi envisagé de quitter la cote, initiant une revue stratégique.
Être coté, c'est épuisant, c'est brutal. Mieux vaut parfois se retirer du regard public le temps de remettre de l'ordre.
Tamara Steffens, Thomson Reuters Ventures
Un écosystème mature prêt à rebondir
Malgré cette vague de retraits, le secteur tech canadien reste en bonne santé. Selon le Globe and Mail, 71 startups dépassent désormais les 100 millions de dollars d'ARR, gage de maturité et de pérennité. L'appli de voyage Hopper, avec 300 millions de revenus récurrents, ou la medtech Fullscript et son milliard de chiffre d'affaires, incarnent cette nouvelle génération de scale-ups solides.
Ces pépites attendront le moment propice pour faire leur entrée en bourse. Tamara Steffens prédit une réouverture timide de la fenêtre des IPO en 2025, qui s'accélérera en 2026. D'ici là, certaines pourraient imiter Clio et lever des tours secondaires pour donner de la liquidité à leurs investisseurs, à l'image de la licorne de l'IA Databricks et son incroyable Serie J de 10 milliards de dollars.
- 71 startups canadiennes dépassent 100M$ d'ARR
- Hopper et Fullscript, futures licornes en puissance
- Retour des IPO tech en 2025-2026
En somme, si 2024 fut une année contrastée pour le tech canadien, les fondamentaux restent excellents. Avec un écosystème mature comptant des dizaines de scale-ups en hyper-croissance, de nouveaux succès à la Clio sont à prévoir dans les prochaines années. Vivement 2025 !