L’Europe clôture en hausse malgré le démenti de Trump

En ce début d'année 2025, les marchés financiers européens ont démarré du bon pied. Ce lundi, les principaux indices boursiers du Vieux Continent ont terminé en nette hausse, et ce malgré un démenti de dernière minute de Donald Trump concernant de potentiels droits de douane ciblés. Retour sur une séance boursière riche en rebondissements.

Des secteurs auto et luxe euphoriques

Selon un article du Washington Post publié en matinée, l'administration Trump envisageait des droits de douane moins agressifs qu'annoncés précédemment, se focalisant uniquement sur les secteurs jugés essentiels à l'économie américaine. Une information qui a mis en joie les investisseurs, notamment ceux positionnés sur les valeurs automobiles et du luxe.

Ces deux secteurs, qui avaient fait l'objet de nombreuses spéculations ces derniers mois quant à d'éventuelles taxes douanières, ont en effet bondi suite à ces révélations. À Paris, Renault a gagné plus de 5%, tandis qu'à Francfort, BMW et Daimler ont pris respectivement 4% et 3,5%. Côté luxe, LVMH et Kering ont vu leur titre grimper de plus de 3%. Des performances qui ont tiré vers le haut l'ensemble des Bourses européennes.

Le CAC40 au plus haut depuis 1 an

Ainsi, à la clôture, le CAC40 parisien a terminé sur un gain de 2,24%, à 7.445,69 points, atteignant son plus haut niveau depuis janvier 2024. Même tendance haussière à Francfort où le Dax a pris 1,53% et à Londres avec un FTSE100 en progression de 0,31%.

Outre les secteurs automobile et luxe, la technologie a aussi profité de l'enthousiasme ambiant, dans le sillage de l'annonce de Microsoft qui prévoit d'investir massivement dans l'intelligence artificielle cette année. De quoi propulser l'indice sectoriel de la tech de 2,5%.

Trump dément mais les marchés résistent

En fin de séance européenne, c'est un tweet rageur de Donald Trump qui est venu doucher quelque peu l'euphorie des investisseurs. Le président américain a en effet démenti les informations du Washington Post, qualifiant l'article de "fake news" et assurant que tous les produits importés seraient concernés par les futurs droits de douane.

Un démenti qui n'a finalement eu qu'un impact limité sur les marchés. Si les indices ont bien ralenti leur ascension suite à ce tweet, ils ont réussi à préserver l'essentiel de leurs gains. Preuve que la tendance de fond reste haussière en ce début d'année, malgré les soubresauts de la politique commerciale américaine.

Les statistiques au cœur de l'attention

Au-delà du feuilleton des droits de douane, cette première séance de l'année a aussi été rythmée par de nombreuses statistiques économiques. En zone euro, les indices PMI ont montré un timide rebond de l'activité en décembre, sans toutefois renouer avec la croissance.

En Allemagne, l'inflation est ressortie plus forte que prévu à 2,9% sur un an, ravivant les craintes d'un durcissement monétaire de la BCE dans les mois à venir. Autant d'indicateurs qui seront scrutés de près par les investisseurs tout au long de l'année 2025.

Les chiffres du jour montrent que l'économie européenne reste fragile malgré quelques signes d'amélioration. La BCE va devoir trouver le juste équilibre entre soutien à la croissance et maîtrise de l'inflation.

Frédérique Cerisier, économiste chez BNP Paribas

Le pétrole au plus haut, le dollar pénalisé

Sur le marché des changes, le billet vert a souffert des informations de la journée. Face à un panier de devises, le dollar a reculé de 0,67%. À l'inverse, l'euro en a profité pour s'apprécier de 0,83% à 1,0394 dollar.

Du côté des matières premières, les cours du pétrole ont atteint de nouveaux sommets, soutenus par une hausse de la demande liée à la vague de froid mais aussi par des spéculations sur un durcissement des sanctions contre l'Iran et la Russie. Le baril de Brent a ainsi gagné 0,39% à 76,81 dollars et le WTI américain 0,35% à 74,22 dollars.

Une tendance qui devrait se confirmer

Après ce début d'année tonitruant, les investisseurs attendent maintenant avec impatience les nombreux rendez-vous économiques prévus dans les jours à venir, en particulier les chiffres de l'inflation en zone euro et aux États-Unis. Des statistiques qui pourraient confirmer le scénario d'une reprise progressive de l'économie mondiale, malgré les incertitudes politiques.

Une chose est sûre : sur les marchés financiers, l'année 2025 a démarré sous les meilleurs auspices. Reste à voir si cette tendance haussière se confirmera dans la durée ou s'il ne s'agit que d'un feu de paille. Réponse dans les prochaines semaines !