L’Europe Prudente Malgré des Données Mitigées aux États-Unis

En cette fin de semaine, les investisseurs européens s'apprêtent à faire preuve de circonspection à l'ouverture des marchés. Leur attention sera portée sur les récentes statistiques économiques américaines, qui dépeignent une situation contrastée. Alors que certains signes laissent entrevoir une amélioration, d'autres indicateurs sèment le doute. Plongeons-nous dans les dernières nouvelles qui animent les places financières.

Des signaux contradictoires outre-Atlantique

Le marché de l'emploi américain a envoyé des signaux contradictoires cette semaine. Si les nouvelles inscriptions au chômage ont agréablement surpris en ressortant en baisse, les chiffres révisés de la semaine précédente tempèrent l'enthousiasme. Comme le souligne Florian Ielpo, de Lombard Odier IM :

Il est ardu de dégager un message clair de ces données. Les derniers chiffres s'inscrivent dans la tendance haussière récente des demandes d'allocation, laissant planer le mystère autour de la règle de Sahm. Cela pourrait peser sur le sentiment des marchés à court terme.

– Florian Ielpo, Lombard Odier IM

La "règle de Sahm" sous surveillance

Cette fameuse règle, élaborée par Claudia Sahm, ex-économiste de la Fed, établit un lien entre le taux de chômage et le risque de récession. Selon ce principe, l'économie américaine basculerait en récession lorsque la moyenne du taux de chômage sur 3 mois dépasse de 0,5 point son plus bas niveau des 12 derniers mois. Un indicateur à suivre de près.

L'inflation, prochain test majeur

Mercredi prochain sera publié l'indice des prix à la consommation (IPC) pour juillet aux États-Unis. Cette donnée sera particulièrement scrutée, alors que la Réserve fédérale envisage de baisser ses taux directeurs. L'évolution de l'inflation sera déterminante dans les prochaines décisions de politique monétaire.

La Fed se veut rassurante

Dans ce contexte, plusieurs responsables de la banque centrale américaine ont tenu des propos encourageants :

• Thomas Barkin (Fed de Richmond) constate un ralentissement de l'inflation et une décélération de l'emploi due à moins d'embauches que de licenciements.
• Jeff Schmid (Fed de Kansas City) juge l'économie robuste et l'inflation bien orientée.
• Austan Goolsbee (Fed de Chicago) plaide pour un assouplissement monétaire.

La Chine écarte le spectre de la déflation

Du côté de la deuxième économie mondiale, l'inflation chinoise ressort un peu au-dessus des attentes en juillet à +0,5%. Un chiffre qui éloigne les craintes d'une déflation dans l'empire du Milieu.

Les marchés à la loupe

Au vu de ces éléments, les indices européens devraient ouvrir sans grand changement ce vendredi :

• Le CAC 40 est attendu en légère hausse de 0,1%.
• Le FTSE londonien et le Dax francfortois sont annoncés stables.
• L'EuroStoxx 50 devrait grappiller 0,11%.

Outre-Atlantique, la Bourse de New York a terminé nettement dans le vert jeudi, rassurée par le recul plus marqué que prévu des inscriptions au chômage. À Tokyo, le Nikkei progresse timidement (+0,08%), alors que les indices chinois avancent, portés par une inflation meilleure qu'anticipé.

Les taux et devises en embuscade

Sur le front obligataire, les investisseurs restent à l'affût. Le rendement du T-Bond américain à 10 ans s'établit à 3,9647% (-3,2 points de base) et celui à 2 ans cède 3,9 points à 4,0053%. Côté devises, le billet vert recule de 0,06% face à un panier de référence. L'euro stagne à 1,092 dollar, tandis que le yen se renforce à 146,9 yens pour un dollar.

Le pétrole hésite malgré les tensions

Les cours du brut font du surplace, en dépit des récentes données économiques et des tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Le baril de Brent de la mer du Nord évolue autour de 79,18 dollars et son homologue américain, le WTI, gravite vers 76,25 dollars.

Les prochaines séances s'annoncent déterminantes pour les marchés financiers, qui navigueront au gré des indicateurs économiques et des commentaires des banquiers centraux. Plus que jamais, la prudence sera de mise dans ce contexte incertain, où les bonnes et moins bonnes nouvelles se côtoient, entretenant la fébrilité des investisseurs. Une chose est sûre : le bal des statistiques ne fait que commencer.