L’Expansion de Siemens Gamesa Booste l’Éolien Offshore Français

En ce vendredi 17 février 2025, le ministre de l'Industrie et de l'Énergie Marc Ferracci s'est rendu sur le site industriel de Siemens Gamesa au Havre pour un événement porteur d'espoir : la pose de la première pierre de l'extension de cette usine stratégique pour la filière éolienne française. Un projet ambitieux qui va permettre à l'industriel germano-espagnol de se lancer dans la production de pales d'éoliennes géantes de 115 mètres de long, destinées à équiper les futures turbines offshore de 14 MW.

Un Investissement Massif pour des Éoliennes XXL

Pour concrétiser cette montée en puissance, Siemens Gamesa va injecter pas moins de 200 millions d'euros dans l'agrandissement de son usine normande. Objectif : porter la superficie du site à près de 80 000 m2 pour pouvoir assembler ces pales d'exception qui feront partie des plus grandes au monde. Un défi technologique et industriel de taille, mais crucial pour permettre à la France de jouer dans la cour des grands de l'éolien en mer.

Ces pales, qui seront parmi les plus longues du monde, sont destinées à des parcs d'avenir.

– Marc Ferracci, ministre de l'Industrie et de l'Énergie

Une Bouffée d'Oxygène pour la Filière

Cette annonce tombe à pic pour l'éolien offshore français et européen, confronté ces derniers mois à de sérieux vents contraires : inflation des coûts, pression sur les prix de vente, tensions d'approvisionnement, mise en pause de certains projets, lourdeurs réglementaires... Sans parler d'une concurrence internationale féroce, notamment venue de Chine. Un contexte délicat qui a poussé certains acteurs comme GE Vernova à sabrer dans leurs effectifs pour restaurer leur compétitivité.

L'engagement renouvelé de Siemens Gamesa et le soutien appuyé de l'État français sont donc une véritable lueur d'espoir pour toute la filière. D'autant que cette montée en gamme technologique va de pair avec un fort potentiel de créations d'emplois :

J'ai la conviction qu'on peut créer des emplois. La transition énergétique et la réindustrialisation de notre pays sont les deux faces d'une même pièce.

a lancé le ministre lors de sa visite au Havre

Le Gouvernement Français Met le Paquet

Pour accélérer cette dynamique vertueuse, l'État est prêt à mettre la main au portefeuille. Au total, ce sont 170 millions d'euros d'argent public qui seront investis pour épauler le développement de cette nouvelle génération d'éoliennes offshore. Mais au-delà de l'aspect financier, le gouvernement entend aussi muscler son volet réglementaire, avec notamment l'introduction de critères privilégiant les entreprises européennes et françaises dans les futurs appels d'offres.

J'assume l'idée d'imposer des critères qui favorisent la production locale parce c'est précisément ce que font les concurrents américains et chinois dans un certain nombre de filières industrielles.

a assumé Marc Ferracci

Une intervention étatique bienvenue alors que la France affiche des ambitions élevées en matière d'éolien offshore : 18 GW visés en 2035 et même 45 GW espérés en 2050. De quoi offrir des perspectives de long terme à toute la chaîne de valeur industrielle et soutenir l'emploi.

La Normandie au Cœur de la Dynamique

Ce vent d'optimisme souffle particulièrement fort sur la Normandie, devenue en quelques années une place forte des énergies marines renouvelables. Le port du Havre, où se concentrent déjà de nombreux acteurs industriels comme Siemens Gamesa, entend bien surfer sur cette vague d'investissements pour asseoir son positionnement stratégique et attirer de nouveaux projets créateurs de valeur et d'emplois qualifiés.

Alors que la première turbine du tout premier parc éolien offshore français a commencé à tourner en décembre dernier au large de Saint-Nazaire, et que de nombreux autres projets sont en cours comme Fécamp, Courseulles-sur-Mer ou le futur parc géant au large de la Normandie, la filière tricolore de l'éolien en mer a clairement le vent en poupe. De quoi espérer l'émergence d'une véritable filière industrielle nationale créatrice d'emplois durables et non-délocalisables, en phase avec la transition écologique.

L'extension de l'usine Siemens Gamesa au Havre, qui sera opérationnelle en 2026, est une formidable promesse pour l'avenir. Elle montre que l'industrie verte a de beaux jours devant elle en France, pour peu qu'on lui donne les moyens de ses ambitions. Un pari enthousiasmant et nécessaire pour bâtir un modèle énergétique plus durable et souverain.