L’huile d’olive turque à la conquête du marché mondial
Saviez-vous que la Turquie est en passe de devenir un acteur majeur du marché mondial de l'huile d'olive ? Avec une production qui a presque doublé cette année, atteignant 400 000 tonnes, le pays se hisse sur le podium des plus grands producteurs. Une ascension fulgurante qui bouscule les équilibres établis.
Un plan d'expansion ambitieux
Pour soutenir cette croissance, les autorités turques ont mis en place un véritable plan d'expansion du verger oléicole national. Investissements dans des équipements modernes, soutien aux producteurs, tout est mis en œuvre pour doper les rendements et la qualité. La Turquie a même investi dans des technologies innovantes pour optimiser sa production.
Le pays s'est doté d'un plan d'expansion du verger oléicole et a investi dans des matériels innovants.
– FranceAgriMer
Un avantage stratégique en Syrie ?
Mais l'essor turc reposerait aussi sur un avantage géopolitique de taille. Selon certains experts, « Les troupes turques sont présentes dans le nord de la Syrie, un bassin de production important d'huile d'olive. À la manière des Russes avec les céréales ukrainiennes, les Turcs récupèrent la production locale. » Une stratégie qui soulève des questions.
Cap sur la valorisation et l'export
Au-delà des volumes, la Turquie cherche surtout à monter en gamme. Historically, le pays exportait surtout son huile en vrac, à destination d'industriels étrangers. Mais les autorités ont décidé de changer de braquet en multipliant les restrictions sur ces exportations, pour pousser les acteurs locaux à développer leurs propres marques à plus forte valeur ajoutée.
- Historiquement, la Turquie exporte environ la moitié de son huile en vrac, principalement à destination d'industriels, en Espagne notamment.
- Elle a multiplié ces derniers mois les restrictions à ces exportations de vrac pour contraindre les industriels locaux à développer des marques.
Une stratégie payante, puisque la Turquie affiche déjà parmi les exportateurs mondiaux la valeur la plus faible, à 4,19 euros le kilo contre 5,29 euros pour l'Espagne. De quoi inquiéter la concurrence...
Quelle place pour la Turquie demain ?
Si certains doutent de la capacité du pays à maintenir un tel rythme, tous s'accordent sur le fait que la Turquie est en train de rebattre les cartes du marché oléicole mondial. Avec des méthodes parfois controversées, mais une détermination sans faille, Ankara semble bien décidée à s'imposer comme un acteur incontournable. Les prochaines récoltes nous diront si cette stratégie audacieuse portera ses fruits sur le long terme. Une chose est sûre, les géants du secteur ont du souci à se faire...