L’IA au secours des data centers de Google
Face à la demande croissante d'énergie de ses data centers dopée par l'essor de l'IA, Google a trouvé une solution innovante et décarbonée : les mini-réacteurs nucléaires (SMR). Le géant du web vient en effet d'annoncer la signature d'un accord avec la start-up Kairos Power pour exploiter 6 à 7 de ces petits réacteurs nouvelle génération d'ici 2035.
Des mini-réacteurs nucléaires prometteurs
Contrairement aux réacteurs traditionnels affichant une puissance de 900 à 1650 mégawatts, les SMR développés par Kairos Power ne produisent que 25 à 300 mégawatts par unité. Google table ainsi sur une capacité totale de 500 mégawatts. Mais leur atout principal réside dans leur système de refroidissement à base de sels fondus, associé à un combustible en céramique. Une technologie bien moins énergivore que celle des premiers SMR.
Autre avantage : une fois leur efficacité prouvée, ces mini-réacteurs pourront être fabriqués en série et assemblés directement sur site. Ce qui devrait permettre à Google de réaliser des économies significatives sur le long terme, tant sur la production que l'exploitation.
Cap sur le nucléaire chez les géants du web
Google n'est pas le seul à miser sur l'atome pour atteindre son objectif de zéro émission nette de carbone d'ici 2030. En septembre, son rival Microsoft a noué un partenariat avec Constellation Energy pour remettre en service un réacteur de la tristement célèbre centrale de Three Mile Island. Amazon a de son côté prévu de construire un data center à proximité de la centrale de Susquehanna.
Les géants du numérique se tournent vers le nucléaire pour décarboner leurs activités à haute intensité énergétique comme les data centers et l'IA.
Kairos Power sur le point de lancer son premier SMR
Le timing semble idéal pour Google. Kairos Power vient en effet d'obtenir fin 2023 le feu vert de la Commission américaine de régulation du nucléaire pour construire son premier réacteur expérimental dans le Tennessee. Sa mise en service est prévue dès 2027.
D'autres start-up développent des mini-réacteurs outre-Atlantique, à l'image de Nuscale dont les SMR sont déjà homologués. Mais tous ces projets doivent encore prouver leur viabilité économique. Nuscale a ainsi dû abandonner son projet pilote dans l'Idaho, le coût ayant doublé par rapport aux estimations initiales.
Quelle place pour l'IA dans ce nouveau mix énergétique ?
Outre la décarbonation, l'enjeu pour Google est surtout de sécuriser ses approvisionnements en électricité alors que ses besoins explosent, tirés par la croissance exponentielle de l'IA. Ses data centers abritent en effet les supercalculateurs nécessaires à l'entraînement des modèles de plus en plus énergivores.
Mais l'IA pourrait aussi aider à optimiser le fonctionnement des mini-réacteurs nucléaires. Via l'analyse de données, le machine learning peut par exemple anticiper les pics de demande pour adapter la production en temps réel. De quoi renforcer la sûreté et les performances de ces SMR nouvelle génération.
Alors, les innovations de rupture dans le nucléaire et l'IA sont-elles en passe de faire émerger un nouveau paradigme énergétique vert et intelligent ? Une chose est sûre, Google compte bien prendre une longueur d'avance en combinant ces deux technologies. Reste à transformer l'essai des premiers SMR.