Lilium : La fin d’un rêve d’aviation électrique

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Lilium La fin dun rêve daviation électrique Innovationsfr
décembre 23, 2024

Lilium : La fin d’un rêve d’aviation électrique

Dans le ciel prometteur de l'aviation électrique, Lilium brillait d'un éclat particulier. Cette startup allemande, fondée il y a tout juste 10 ans, avait réussi à lever plus d'un milliard de dollars avant même son introduction en bourse. Son ambition : révolutionner les transports aériens avec ses aéronefs électriques à décollage et atterrissage verticaux (eVTOL), capables d'atteindre les 100 km/h. Mais aujourd'hui, le rêve s'est brisé. Lilium a cessé ses activités et licencié environ 1000 employés.

L'irrésistible ascension de Lilium

Fondée en 2014 par Daniel Wiegand, Sebastian Born, Matthias Meiner et Patrick Nathen, Lilium a rapidement su séduire de grands noms comme le géant chinois Tencent. Sa vision audacieuse d'une aviation électrique a aussi convaincu des clients de renom, à l'instar de l'Arabie saoudite qui avait commandé 100 jets électriques.

En 2021, la licorne franchit un cap symbolique en entrant en bourse au Nasdaq via une fusion avec un SPAC, Qell Acquisition Corp. Une opération qui valorise alors Lilium à 3,3 milliards de dollars. La startup semblait avoir le vent en poupe, malgré un horizon commercial encore lointain.

Des avancées technologiques prometteuses

Lilium a multiplié les prouesses techniques ces dernières années. En 2019, son prototype grandeur nature, le Lilium Jet, effectue avec succès son premier vol. Long de 5 mètres pour une envergure de 10 mètres, cet aéronef électrique à décollage et atterrissage verticaux peut accueillir 5 passagers.

L'année suivante, Lilium dévoile une version améliorée de son eVTOL, avec une autonomie annoncée de 250 km et une vitesse de pointe de 280 km/h. Des performances alléchantes pour les trajets interurbains.

Nous voulons changer fondamentalement la façon dont les gens se déplacent en créant une solution de transport aérien régional entièrement électrique.

– Daniel Wiegand, co-fondateur et ex-CEO de Lilium

Un modèle économique encore fragile

Malgré ces avancées, le chemin vers la rentabilité restait long et semé d'embûches pour Lilium. Le développement d'aéronefs électriques est un défi technologique et financier de taille. La startup devait encore obtenir les certifications nécessaires et prouver la viabilité de son modèle.

Surtout, Lilium faisait face à une concurrence féroce sur ce marché naissant de l'eVTOL. Des géants comme Airbus, Boeing ou Uber, mais aussi une myriade de startups bien financées comme Joby Aviation ou Volocopter, se sont lancés dans la course.

L'effondrement brutal de la licorne

En octobre dernier, un premier signal d'alarme retentit. Lilium annonce son placement sous le régime des procédures collectives, l'équivalent allemand des procédures de sauvegarde et de redressement judiciaire. La startup, à court de cash, cherche désespérément de nouveaux financements.

Peine perdue. Ni le gouvernement allemand ni de nouveaux investisseurs ne viendront renflouer les caisses. Acculée, Lilium est dépossédée de ses filiales, dont Lilium eAircraft qui développait son jet électrique. Le cabinet KPMG est chargé de trouver un repreneur.

Le couperet tombe finalement le 23 décembre. Dans un message sur LinkedIn, Patrick Nathen, co-fondateur et actuel CEO, confirme l'arrêt des opérations et le licenciement d'environ 1000 personnes, soit la quasi-totalité des effectifs.

Après 10 ans et 10 mois, c'est à mon grand regret que Lilium a cessé ses activités.

– Patrick Nathen, co-fondateur et CEO de Lilium

Les raisons d'un échec

Plusieurs facteurs expliquent ce brutal dénouement. D'abord, le secteur très capitalistique de l'aéronautique, qui nécessite des investissements colossaux et une trésorerie solide pour financer la R&D et l'industrialisation. Un défi pour une jeune pousse, même richement dotée.

Ensuite, le calendrier sans cesse repoussé de la commercialisation, initialement prévue pour 2024, a fini par lasser les investisseurs. Sans perspectives de revenus à court terme, lever des fonds devenait mission impossible.

Enfin, le scepticisme grandissant sur la viabilité de la mobilité aérienne urbaine a sans doute refroidi l'enthousiasme du marché. Entre contraintes réglementaires, nuisances sonores, acceptabilité et coûts d'utilisation, les défis restent nombreux.

Quel avenir pour l'eVTOL ?

La chute de Lilium jette une ombre sur les perspectives de l'eVTOL. Pour autant, le rêve d'une aviation électrique et décarbonée n'est pas mort. D'autres acteurs poursuivent leurs efforts, à l'image d'Airbus qui a présenté fin 2024 son taxi volant CityAirbus NextGen, ou de Volocopter qui vise une commercialisation dès 2023.

Reste à transformer l'essai et prouver la pertinence de ce nouveau mode de transport, tant sur le plan technologique qu'économique et environnemental. Un défi de taille, mais aussi une formidable opportunité pour réinventer notre façon de nous déplacer.

La faillite de Lilium marque incontestablement un coup d'arrêt pour l'aviation électrique. Mais gageons que d'autres pionniers sauront reprendre le flambeau et concrétiser, un jour peut-être, le rêve d'un ciel plus vert.

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