L’impact de la désindustrialisation sur les émissions CO2 françaises
Saviez-vous que la désindustrialisation a eu un impact significatif sur les émissions de gaz à effet de serre en France ? C'est ce que révèle une étude publiée par l'institut économique Rexecode fin octobre. Plongeons-nous dans les détails de ces résultats édifiants.
La désindustrialisation, moteur inattendu de la baisse des émissions de CO2
Selon Rexecode, 9% de la diminution des émissions annuelles de CO2 observée en France depuis 1973 serait directement imputable au phénomène de désindustrialisation qu'a connu le pays. Globalement, les émissions françaises ont reculé de 31% depuis 1990.
Et c'est bien le secteur industriel qui a été le principal contributeur à cette baisse, pesant pour 71% de la réduction totale, dont 52% pour le seul secteur manufacturier. Au-delà des délocalisations d'usines, des progrès notables ont été réalisés en termes d'efficacité énergétique.
L'industrie française, championne des économies d'énergie
Les gains d'efficacité énergétique enregistrés par l'industrie, et en particulier l'industrie manufacturière, ont été plus importants que dans les autres secteurs économiques. De quoi souligner la capacité d'innovation et d'optimisation du tissu industriel hexagonal.
En prenant en compte le mix énergétique de l'industrie française, moins carboné que dans la plupart des autres pays, produire davantage en France serait meilleur pour la planète.
– selon l'étude de Rexecode
L'ombre au tableau : la hausse des émissions importées
Mais un revers de la médaille est pointé du doigt par les économistes : en parallèle de la désindustrialisation, les émissions de CO2 liées aux importations ont grimpé de 32% depuis 1995. La délocalisation de la production s'est mécaniquement traduite par une hausse de l'empreinte carbone nationale.
Pour Rexecode, ces constats appellent à repenser en profondeur la politique climatique française et européenne. Celle-ci ne peut se contenter de mesurer les émissions sur le territoire national, mais doit prendre en compte l'impact global, intégrant les émissions délocalisées.
Relocaliser pour mieux décarboner ?
Dès lors, la relocalisation d'activités industrielles pourrait paradoxalement constituer un levier intéressant pour réduire l'empreinte carbone française. À condition bien sûr que ces nouvelles usines soient vertueuses en termes d'efficacité énergétique et s'appuient sur le mix électrique décarboné du pays.
Cela passera par des innovations technologiques, mais aussi par une réflexion sur les choix de localisation, les modes de production et l'approvisionnement en énergie. Un défi passionnant pour l'industrie française du futur !