L’impact de la politique protectionniste sur l’industrie automobile

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Limpact de la politique protectionniste sur lindustrie automobile Innovationsfr
janvier 10, 2025

L’impact de la politique protectionniste sur l’industrie automobile

Alors que Donald Trump s'apprête à reprendre les rênes du pouvoir aux États-Unis, c'est toute l'industrie automobile mondiale qui retient son souffle. Équipementiers et constructeurs anticipent en effet le retour d'une politique ultra-protectionniste, matérialisée par la menace de droits de douane pouvant atteindre 25% sur les importations du Canada et du Mexique, 60% sur les produits chinois. Une véritable douche froide pour un secteur qui avait profité des années Biden pour accroître sa présence industrielle à l'international.

Des fournisseurs contraints de revoir leur copie

Face à ces sombres perspectives, les grands équipementiers mondiaux sont dans les starting-blocks pour redessiner leur appareil productif. L'objectif : relocaliser au plus vite une partie de leurs usines au plus près du marché américain, pour contourner de potentielles taxes douanières prohibitives.

Des scénarios de repli déjà sur la table

Chez Bosch, numéro un mondial des équipements automobiles, on joue la carte de l'anticipation, comme l'explique Paul Thomas, son patron pour l'Amérique du Nord :

Tout le monde peut faire le calcul. S'il s'agit de 10%, 20%, 60% (de droits de douane)... il faut se demander combien de scénarios sont valables et lesquels nous devons mettre en œuvre.

Paul Thomas, président de Bosch Amérique du Nord

Concrètement, cela pourrait se traduire par le transfert de lignes de production de composants électroniques de la Malaisie vers le Mexique ou le Brésil. Une délocalisation qui ne sera actée qu'après la prise de fonction officielle de Donald Trump, le 20 janvier.

Continental mise sur une production au plus près des clients

Même son de cloche du côté de l'allemand Continental. Son PDG Nikolai Setzer indique discuter avec ses fournisseurs nord-américains pour déterminer quels composants pourraient être produits localement. Un virage stratégique pour le groupe, plutôt habitué à une production mondialisée.

Chaque fois que nous pourrons renforcer la localisation et que cela aura un sens, nous le ferons.

Nikolai Setzer, PDG de Continental

Honda pourrait délaisser le Mexique

Le constructeur japonais Honda est lui aussi en première ligne. Il assemble actuellement près de 200 000 véhicules par an dans ses usines mexicaines, dont 80% sont destinés au marché américain. Des droits de douane de 25% pourraient sérieusement compliquer l'équation.

Pour Noriya Kaihara, vice-président exécutif du groupe, un transfert de production vers le Japon ou un autre pays n'est pas exclu si les taxes venaient à flamber. La direction planche actuellement sur différents scénarios.

Panasonic accélère son désengagement de Chine

Le spectre de droits de douane élevés sur les produits "made in China" pousse également les fournisseurs à revoir leurs sources d'approvisionnement. C'est le cas de Panasonic, qui fournit des batteries pour les véhicules électriques de Tesla.

L'entreprise nippone avait déjà amorcé un mouvement de relocalisation de sa supply chain vers l'Amérique du Nord. Mais avec le retour annoncé de Donald Trump, les équipes accélèrent pour éliminer tout contenu chinois des batteries produites aux États-Unis.

Les matériaux chinois représentaient actuellement une petite partie de sa chaîne d'approvisionnement, mais l'objectif est de ne pas avoir une chaîne d'approvisionnement dédiée à la Chine. C'est l'objectif numéro un.

Allan Swan, président de Panasonic Energy Amérique du Nord

Vers une nouvelle géographie industrielle mondiale

Au final, cette nouvelle vague protectionniste qui s'annonce pourrait bien rebattre les cartes de l'industrie automobile mondiale :

  • Accélération des relocalisations de production au plus près des marchés de consommation
  • Remise en cause des chaînes d'approvisionnement mondialisées, en particulier depuis la Chine
  • Arbitrages complexes entre surcoûts de production, droits de douane et prix de vente

Bref, un sacré casse-tête en perspective pour les stratèges industriels, qui vont devoir faire preuve d'agilité et d'anticipation pour négocier ce virage protectionniste. Tout en espérant que le pire scénario, celui de taxes douanières confiscatoires, reste au stade de la menace...

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