L’impact de l’incertitude politique sur le climat des affaires en France
Début d'été morose pour l'économie française. Selon la dernière enquête mensuelle de conjoncture publiée par l'Insee le 25 juillet, le climat des affaires s'est nettement dégradé en juillet 2024 par rapport au mois précédent, tombant à son plus bas niveau depuis février 2021. L'indicateur synthétique calculé à partir des réponses des chefs d'entreprise est passé de 99 points en juin à seulement 94 points en juillet. Comment expliquer cette dégradation marquée ?
L'incertitude politique, facteur clé de la dégradation
D'après les économistes, l'incertitude politique liée aux élections législatives pèse fortement sur la confiance des entreprises. Les résultats des urnes n'ont pas permis de dégager de majorité claire, plongeant le pays dans une période de flottement peu propice aux affaires et à l'investissement.
Les dirigeants ont du mal à se projeter et préfèrent souvent attendre que la situation politique soit clarifiée avant de lancer de nouveaux projets.
explique un analyste financier.
L'industrie particulièrement touchée
C'est dans le secteur industriel que le sentiment s'est le plus dégradé, l'indicateur chutant de 99 à 95 points, son plus bas niveau depuis décembre 2020. Plusieurs signaux préoccupants sont relevés par l'Insee :
- Nette dégradation des carnets de commandes, notamment à l'export
- Chute de l'indicateur dans la fabrication de matériels de transport
- Recul des intentions d'embauches
Les PME en première ligne
Si les grandes entreprises disposent souvent de la trésorerie et des carnets de commandes pour amortir les périodes d'incertitude, les PME sont beaucoup plus vulnérables. Nombre d'entre elles préfèrent reporter leurs investissements et leurs embauches tant que la situation politique et économique ne sera pas éclaircie.
Un impact négatif sur l'emploi
L'attentisme des entreprises risque de peser sur la dynamique de l'emploi dans les prochains mois. L'indicateur du climat de l'emploi a d'ailleurs reculé de 4 points en juillet, à 96, en raison principalement de perspectives d'embauches moins favorables dans les services.
Après plusieurs trimestres de bonne tenue malgré un contexte international incertain, l'économie française pourrait donc marquer le pas cet été, dans l'attente d'un contexte politique et économique plus lisible à la rentrée. Les prochaines enquêtes de l'Insee seront particulièrement scrutées pour voir si ce recul de la confiance des entreprises perdure et s'amplifie ou s'il ne s'agit que d'un trou d'air passager.