L’impact des derniers indicateurs économiques sur les marchés européens
Les places boursières européennes ont clôturé dans le rouge ce jeudi, les investisseurs s'inquiétant de la dégradation des perspectives économiques révélée par les derniers indicateurs publiés. Des résultats d'entreprises décevants ont aggravé la tendance, malgré le ton accommodant de la Réserve fédérale américaine lors de sa dernière réunion de politique monétaire.
Des indicateurs PMI et de l'emploi préoccupants
Les indices PMI définitifs de juillet ont confirmé le ralentissement de l'activité manufacturière en Europe, tandis que le taux de chômage a rebondi de façon inattendue en juin dans la zone euro. Si la remontée du chômage reste modérée pour l'instant, les marchés craignent un affaiblissement plus marqué de l'emploi dans les prochains mois, ce qui pèserait sur la consommation des ménages, principal moteur attendu de la croissance en 2024 selon la BCE.
Des résultats d'entreprises mitigés
Plusieurs grandes entreprises européennes, notamment dans les secteurs automobile et bancaire, ont publié des résultats trimestriels en-deçà des attentes. Les valeurs automobiles ont particulièrement souffert, à l'image de BMW (-3,08%), Volkswagen (-5,21%) ou encore Daimler Truck (-2,99%).
Côté banques, Société Générale a chuté de 8,65% après avoir fait état d'une contre-performance de ses activités de banque de détail en France. D'autres établissements comme HSBC (-6,88%) ou Sabadell (-5,71%) ont suivi le mouvement.
La prudence de la Fed n'a pas suffi
La réunion de la Réserve fédérale américaine mercredi n'a pas apporté de soutien aux indices, malgré un discours jugé plutôt accommodant. Son président Jerome Powell a en effet souligné que les risques pesant sur l'emploi et l'inflation étaient désormais mieux équilibrés. Mais les investisseurs redoutent qu'un ralentissement du marché du travail ne force la Fed à assouplir sa politique monétaire trop tard, entraînant l'économie en récession.
En conséquence, les taux obligataires se sont effondrés des deux côtés de l'Atlantique. Le rendement du T-note américain à 10 ans a perdu plus de 10 points de base à 4%, au plus bas depuis février. Les titres d'État européens ont suivi la tendance.
La livre et le pétrole en berne
Sur le marché des changes, la livre sterling a nettement reculé face au dollar, les cambistes anticipant un écart croissant de taux entre le Royaume-Uni et les États-Unis après la décision de la Banque d'Angleterre d'abaisser ses taux directeurs de 25 points de base.
Enfin, les cours du brut ont fini en légère baisse après la réunion de l'Opep+ qui a maintenu inchangés ses quotas de production. Le Brent s'est replié de 0,69% et le WTI de 0,95%.
Au final, le CAC 40 a lâché 2,14%, le Dax allemand 2,28% et le Footsie britannique 1,01%. L'indice européen EuroStoxx 50 a abandonné 2,21%. Les prochaines statistiques économiques et publications de résultats seront déterminantes pour confirmer ou non ces inquiétudes.
