L’incroyable Ascension de Kelly Ortberg, Nouveau Patron de Boeing
C'est une journée que Kelly Ortberg, fraîchement nommé à la tête de Boeing, n'est pas prêt d'oublier. Mercredi 23 octobre, le nouveau patron du géant aéronautique américain se réveillait avec l'espoir d'enfin tourner la page d'une crise sans précédent. Las, malgré ses efforts, la journée ne s'est pas déroulée comme prévu pour celui qui a la lourde tâche de redresser Boeing.
Dès l'aube, Kelly Ortberg envoyait un message d'espoir à ses salariés, promettant de rétablir "une culture brisée" et d'améliorer les performances industrielles. Mais quelques heures plus tard, c'est une douche froide : Boeing annonce plus de 6 milliards de dollars de pertes au troisième trimestre. Un nouveau coup dur.
La grève se poursuit malgré les efforts de la direction
Dans ce contexte déjà tendu, les 33 000 machinistes de Boeing en grève depuis un mois décident de rejeter l'accord proposé par la direction, prolongeant un conflit social qui paralyse la production. Malgré des concessions sur les salaires et les primes, le "non" l'emporte à 64%.
Un échec cuisant pour Kelly Ortberg, qui espérait un retour au travail rapide pour redresser la barre. Selon les analystes, chaque jour de grève coûte des dizaines de millions de dollars à Boeing, qui cumule déjà plusieurs milliards de pertes liées à des problèmes de qualité et aux retards de livraison.
Le défi de la confiance et de la qualité
Pour le nouveau dirigeant, la priorité est claire : renouer le lien de confiance avec les autorités de régulation et les clients, mis à mal par les incidents à répétition et les malfaçons. En janvier, un Boeing 737 MAX d'Alaska Airlines avait vu un panneau de porte mal fixé s'arracher en plein vol.
Un défi d'autant plus ardu que l'entreprise est géographiquement éclatée, le siège étant situé à Arlington en Virginie, à des milliers de kilomètres des principale usines de Seattle. Kelly Ortberg promet de rapprocher les dirigeants du terrain, pour mieux contrôler la qualité.
Coup dur pour la division défense et espace
Les déboires ne se limitent pas à l'aviation civile. La division défense et espace, qui pèse 30% de l'activité, accumule elle aussi les revers. Son patron a été remercié en septembre, les programmes prennent du retard et les coûts s'envolent.
Dernier incident en date : l'explosion en orbite d'un satellite Intelsat conçu par Boeing. Sans parler de la capsule Starliner, censée acheminer des astronautes vers l'ISS, qui rencontre problème sur problème. Ceux actuellement bloqués dans la station devront rentrer avec SpaceX.
Kelly Ortberg face à une tâche titanesque
Malgré les vents contraires, le nouveau patron veut continuer à tracer sa feuille de route : réduire les coûts, simplifier l'entreprise, améliorer la supply-chain. Il mise aussi sur l'intégration du sous-traitant Spirit AeroSystems, qui fabrique les fuselages.
Mais sans la fin du conflit social et le retour de la confiance, ces chantiers risquent de prendre du retard. Boeing doit aussi à tout prix préserver sa notation financière pour ne pas voir ses coûts d'emprunt s'envoler. Kelly Ortberg affronte une tempête d'une rare violence, lui qui rêvait d'un premier jour plus serein.
Les dirigeants seront non seulement proches des produits, mais aussi des salariés qui les fabriquent.
Kelly Ortberg, nouveau PDG de Boeing
Une journée noire pour Boeing et son nouveau capitaine, qui devra puiser dans ses réserves de leadership et de détermination pour sortir le groupe de l'ornière et restaurer son image écornée. La bataille s'annonce longue et incertaine.
