L’indice de Durabilité : Un Pas Timide Vers des Produits Eco-Responsables
Enfin une avancée concrète dans la lutte contre l'obsolescence programmée ? C'est ce que laisse espérer le lancement, ce 8 janvier, de l'indice de durabilité pour certains produits électroniques et électroménagers. Prévu par la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire (AGEC) de 2020, ce nouvel étiquetage vise à mieux informer les consommateurs sur la durée de vie des appareils. Mais son déploiement pour l'instant limité suscite des critiques.
Un indice plus complet que celui de réparabilité
Depuis 2021, certains produits comme les smartphones ou les ordinateurs portables sont déjà notés sur leur réparabilité. L'indice de durabilité va plus loin en intégrant de nouveaux critères :
- La fiabilité et la robustesse du produit
- La facilité d'entretien et de maintenance
- La disponibilité d'une garantie de durabilité commerciale
- L'évolutivité par des mises à jour logicielles et matérielles
L'objectif est clair : lutter contre l'obsolescence programmée et allonger la durée de vie des produits. Les fabricants seront notés sur 10 et devront afficher le score sur une étiquette bien visible, avec un code couleur façon Nutri-Score. De quoi permettre aux consommateurs de faire des choix plus éclairés.
Un démarrage en douceur
Pour l'instant, seuls les téléviseurs et les lave-linge sont concernés par ce nouvel indice. Les smartphones, gros point noir en matière d'obsolescence, passent entre les mailles du filet. La France s'est en effet heurtée à un règlement européen moins ambitieux qui entrera en vigueur en juin. Un coup dur pour les défenseurs de la consommation responsable.
C'est une avancée majeure pour les consommateurs et l'environnement. Mais nous regrettons que trop peu de produits soient concernés.
Association Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP)
Vers plus de transparence
Malgré ses limites, ce nouveau système apporte une réelle transparence. Les consommateurs auront accès aux données brutes sur une plateforme ouverte et les fabricants devront fournir leur grille de calcul. De quoi permettre un meilleur contrôle par les associations, les concurrents ou les citoyens.
L'indice de durabilité pourrait bien faire des émules. La Belgique planche déjà sur un modèle similaire. Reste à espérer que les institutions européennes s'en inspirent pour aller plus loin et étendre ce dispositif à de nombreux autres produits.
Vers une économie plus circulaire ?
Au-delà de son impact sur les choix des consommateurs, cet indice pourrait aussi pousser les industriels à revoir leur copie. En mettant l'accent sur la durabilité plutôt que sur le renouvellement rapide des produits, il favorise le développement d'une économie circulaire plus vertueuse.
Des appareils conçus pour durer plus longtemps, être facilement réparés et upgradés, c'est la promesse d'une consommation plus responsable et de moins de déchets électroniques. Un cercle vertueux qui pourrait bénéficier à tous : aux consommateurs, en réduisant le coût global des produits sur leur cycle de vie; aux fabricants, en les poussant à innover durablement; et bien sûr à la planète.
L'indice de durabilité n'est qu'un premier pas, encore timide et imparfait. Mais il ouvre la voie à une prise de conscience collective et à un changement en profondeur de nos modes de production et de consommation. Aux citoyens de s'en emparer pour peser sur les choix politiques et industriels, et faire de la durabilité la nouvelle norme.