L’industrie des cosmétiques bientôt sans PFAS nocifs
Vous êtes-vous déjà demandé ce que contenaient réellement vos produits cosmétiques préférés ? Si la composition est de plus en plus scrutée, un groupe de substances inquiète particulièrement : les PFAS. Mais rassurez-vous, leur disparition des étiquettes est en bonne voie. Une récente enquête de Vert, média indépendant, met en lumière les engagements des grandes marques à éliminer ces controversés "polluants éternels" d'ici fin 2025.
Les PFAS, des substances préoccupantes
Les PFAS, ou substances per- et polyfluoroalkylées, regroupent une vaste famille de plus de 12 000 composés chimiques. Surnommés "polluants éternels" en raison de leur extrême persistance dans l'environnement, beaucoup sont aussi toxiques pour l'homme. On les retrouve dans de multiples produits du quotidien, dont les cosmétiques.
L'enquête de Vert révèle la présence de PFAS dans plusieurs références de maquillage de grandes marques comme L'Oréal, Pierre Fabre ou Kiko. Si certains usages sont déjà interdits, l'immense majorité n'est pas régulée. Face aux preuves croissantes de leur nocivité, la pression monte pour leur élimination.
L'industrie cosmétique prête à relever le défi
Les géants du secteur l'assurent : se passer des PFAS est possible et le mouvement est enclenché. L'Oréal indique avoir déjà reformulé 99% des produits concernés et viser un retrait total fin 2024. Des propos appuyés par la FEBEA, Fédération des Entreprises de la Beauté, qui rappelle que les PFAS ne sont pas des ingrédients indispensables en cosmétique.
Globalement, nous utilisons 30 000 ingrédients en cosmétiques. Nous avons utilisé des produits qui se sont un jour retrouvés catalogués PFAS. Mais comme nous ne les utilisons pas pour leurs propriétés spécifiques de PFAS, il est facile d'arrêter leur usage.
Emmanuel Guichard, délégué général de la FEBEA
Concrètement, supprimer les PFAS implique de revoir les formulations, un processus routinier pour l'industrie. D'après la FEBEA, leur substitution ne devrait pas générer de surcoûts, les tests de fluor en sortie de chaîne étant aisés à mettre en place.
Un cadre réglementaire qui se précise
Si le secteur s'active, le cadre légal se renforce aussi. En France, la loi dite "PFAS" doit interdire ces substances dans les cosmétiques dès janvier 2026. Au niveau européen, le règlement REACH a déjà banni certains PFAS spécifiques et une restriction globale est à l'étude.
Néanmoins, les initiatives volontaires des entreprises pourraient devancer le législateur. Les engagements conjoints des grandes marques et fédérations professionnelles laissent entrevoir un avenir proche sans PFAS, avant même l'entrée en vigueur des interdictions. Une dynamique positive pour la santé et l'environnement.
Cap sur une beauté plus saine et durable
Au-delà des PFAS, c'est toute une réflexion sur la "clean beauty" que mène le secteur. La tendance est à l'épuration des formules, avec une vigilance accrue sur les ingrédients potentiellement préoccupants. Une approche encouragée par une clientèle en quête de cosmétiques plus naturels et responsables.
La transition ne se fera pas du jour au lendemain, mais le mouvement est lancé. Marques, scientifiques et consommateurs œuvrent ensemble vers une cosmétique plus saine et durable. L'élimination des PFAS en constitue une étape clé, ouvrant la voie à une beauté en phase avec les attentes sociétales et environnementales de notre époque.