L’innovation et les taxes : un avantage pour les voitures électriques européennes
Les taxes européennes sur les voitures électriques chinoises : un coup de pouce pour l'industrie automobile du Vieux Continent ? C'est en tout cas ce que laisse penser l'instauration récente de nouveaux droits de douane pouvant aller jusqu'à 38,1% sur ces véhicules. Une décision qui vise à rééquilibrer la compétition face à de potentielles subventions de la Chine à son secteur, mais qui soulève aussi des craintes de représailles de Pékin.
Pour Thierry Koskas, directeur général de Citroën, cet avantage fiscal est en effet une bonne nouvelle pour les modèles fabriqués en Europe, sans pour autant être une panacée. Comme il l'a souligné lors de la présentation du nouveau SUV C3 Aircross, produit en Slovaquie :
Si vous avez des voitures qui arrivent un peu plus cher, c'est un avantage pour nous mais (...) ça ne changera rien sur le fait de se battre sur la compétitivité de la voiture.
– Thierry Koskas, directeur général de Citroën
Un marché mondial très concurrentiel
En effet, au-delà de l'Europe, les constructeurs se doivent de rester compétitifs sur de nombreux autres marchés comme la Turquie ou le Maghreb. Miser uniquement sur les taxes serait donc une erreur stratégique selon le dirigeant :
La pire réaction serait de dire qu'on est tranquilles, depuis l'annonce des taxes il n'y a eu absolument aucun changement sur le fait qu'il faut continuer à essayer de baisser le coût de production, même s'il est franchement très compétitif, il faut continuer à faire des efforts.
– Thierry Koskas
La promesse du C3 Aircross
C'est justement ce que promet le nouveau C3 Aircross de Citroën. Grâce à une plateforme "smart car" réduisant les coûts de production d'environ 20%, ce SUV 7 places sera proposé à un prix défiant toute concurrence :
- Moins de 20 000 € pour la version essence
- Moins de 28 000 € pour la version 100% électrique
Des tarifs très agressifs compte tenu du gabarit et des prestations du véhicule. Thierry Koskas se veut d'ailleurs confiant :
Aujourd'hui, quand vous pensez B-SUV électrique, vous pensez plutôt à des voitures autour de 35 000 euros. Et si vous cumulez l'ensemble des aides en France (...) vous pouvez potentiellement avoir une e-C3 Aircross à moins de 20 000 euros.
– Thierry Koskas
Reconquérir des parts de marché en Europe
Ce positionnement tarifaire ambitieux s'inscrit dans la stratégie de Citroën de reconquérir des parts de marché en Europe. La marque aux chevrons, qui ne pesait plus que 3,8% sur les cinq premiers mois de 2024, espère ainsi remonter à 5% l'an prochain grâce au renouvellement de plus de 80% de sa gamme en deux ans.
Les taxes européennes sur les voitures électriques chinoises apparaissent donc comme un coup de pouce bienvenu pour Citroën et les autres constructeurs du Vieux Continent. Mais pas question de se reposer sur ses lauriers : la bataille pour la compétitivité fait plus que jamais rage, en Europe comme sur les autres marchés clés de l'automobile. Et sur ce terrain, l'innovation et l'optimisation des coûts de production restent les meilleurs atouts.