L’inquiétude des pouvoirs publics suite à la fermeture de Michelin à Vannes
C'est un véritable séisme qui secoue actuellement la ville de Vannes dans le Morbihan. L'annonce par Michelin de la fermeture d'ici 2026 de son usine, qui emploie près de 300 personnes, a provoqué une onde de choc auprès des élus locaux et des syndicats. Principal employeur industriel de l'agglomération, le site était intimement lié au développement économique de la cité depuis son implantation en 1962.
Une annonce brutale mais pas totalement surprenante
Si l'annonce a fait l'effet d'une bombe, elle n'est cependant pas une totale surprise pour ceux qui suivent de près l'évolution de l'usine. Spécialisée dans la production de renforts métalliques pour pneus poids lourds, l'activité du site vannetais a fortement décliné ces dernières années, passant de 1500 salariés à l'apogée à seulement 300 aujourd'hui.
Cette baisse est directement liée à la fermeture en 2020 de l'usine Michelin de La Roche-sur-Yon en Vendée, principal débouché pour la production vannetaise. Malgré les inquiétudes, les pouvoirs publics veulent croire à un rebond du site.
Des pistes de reconversion à l'étude
Dès l'annonce de la fermeture, la mairie de Vannes a fait part de sa volonté de tout mettre en œuvre pour attirer de nouvelles activités industrielles sur le site de 15 hectares qui sera bientôt libéré par Michelin. Le secteur tertiaire et touristique étant déjà très développé localement, l'enjeu est de maintenir une industrie forte et diversifiée.
Plusieurs pistes sont d'ores et déjà à l'étude, avec l'installation depuis 2023 sur le site de la startup Wisamo, filiale de Michelin spécialisée dans les voiles gonflables, ainsi que de l'entreprise adaptée APF Entreprises 56 dans le domaine de la tôlerie industrielle. Mais cela ne suffira pas à compenser la perte d'emplois.
Notre territoire est plutôt tertiaire et touristique. L'industrie doit en faire partie.
David Robo, maire de Vannes
Accompagner les salariés
L'autre enjeu majeur sera d'assurer un accompagnement optimal des 300 salariés dont l'emploi est menacé. Si certains pourront bénéficier de départs en retraite anticipés, d'autres vont devoir se reconvertir.
Les syndicats attendent de pieds fermes les propositions de Michelin en termes de reclassement et de formations. Une cellule de reclassement va être mise en place et des discussions sont en cours avec les services de l'État et de la Région pour financer des parcours de reconversion.
- Mettre en place des formations qualifiantes
- Identifier les secteurs et entreprises qui recrutent localement
- Sécuriser les parcours en assurant un suivi sur plusieurs mois
L'avenir industriel de Vannes et le reclassement des salariés de Michelin constituent donc deux défis majeurs pour le territoire. Élus et partenaires sociaux vont devoir redoubler d'efforts et d'imagination dans les mois à venir pour trouver des solutions pérennes.