L’investissement boursier s’effrite en Europe sur fond d’inquiétudes automobiles
Ce lundi matin, les principales places boursières européennes démarrent la semaine du mauvais pied. À Paris, le CAC 40 abandonne 0,66% à 7 740,3 points peu après l'ouverture. Outre-Manche, le FTSE 100 londonien cède 0,2%, tandis qu'à Francfort, le Dax allemand recule de 0,2% également. Un vent de pessimisme souffle sur les marchés du Vieux Continent, avec en toile de fond des inquiétudes grandissantes concernant le secteur automobile.
Le secteur automobile fait grise mine
Ce sont en effet les valeurs automobiles qui tirent les indices européens vers le bas ce lundi. Vendredi dernier, le géant allemand Volkswagen a annoncé revoir à la baisse ses perspectives annuelles en raison de difficultés persistantes dans ses chaînes d'approvisionnement. Un avertissement sur résultats qui a fait l'effet d'une douche froide, envoyant le titre VW en chute de 3,1% ce matin.
Dans le même temps, le constructeur Stellantis, issu de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, a lui aussi indiqué que ses prévisions seraient affectées cette année. Conséquence immédiate : l'action Stellantis dévisse de 10% à la Bourse de Paris, entraînant dans son sillage Renault (-5%) et l'équipementier Faurecia (-4,8%). C'est tout le secteur automobile européen qui vacille et pèse sur la tendance des marchés en ce début de semaine.
Des indicateurs économiques mitigés
Au-delà du secteur auto, les investisseurs restent attentifs aux derniers développements macroéconomiques. Ce matin, on apprenait que le PIB britannique avait progressé de 0,5% au deuxième trimestre, un chiffre légèrement en-deçà des attentes des analystes qui tablaient sur +0,6%. Une croissance un peu plus faible que prévu qui n'incite guère à l'optimisme outre-Manche.
De son côté, l'Allemagne publiera dans la journée les chiffres préliminaires de son inflation pour le mois de septembre. Un indicateur scruté de près, après l'accélération des prix à la consommation enregistrée en août dans la première économie européenne. Un niveau d'inflation durablement élevé pourrait pousser la Banque centrale européenne à accélérer le resserrement de sa politique monétaire, un scénario peu favorable aux marchés actions.
La prudence reste de mise
Dans ce contexte incertain, de nombreux investisseurs préfèrent jouer la carte de la prudence et prendre quelques bénéfices après une semaine boursière globalement positive en Europe. La semaine dernière, les indices avaient en effet été soutenus par l'annonce d'un plan de relance économique ambitieux en Chine, laissant espérer un rebond de la demande du géant asiatique.
Mais entre les inquiétudes dans le secteur automobile, crucial pour l'économie européenne, et des chiffres macroéconomiques en demi-teinte, les places financières du Vieux Continent peinent à trouver un catalyseur à même de prolonger le rebond. La tendance pourrait rester hésitante ces prochains jours, les opérateurs de marché attendant de nouveaux éléments tangibles pour se positionner plus franchement, dans un sens comme dans l'autre.
Les marchés européens sont pénalisés par le recul du secteur automobile, après des avertissements sur résultats de Volkswagen et Stellantis. Les investisseurs attendent désormais de voir si la BCE accélérera son resserrement monétaire face à une inflation élevée.
Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet AM
En résumé, cette première séance de la semaine s'avère délicate pour les Bourses européennes, lesquelles souffrent des annonces décevantes de plusieurs poids-lourds de l'automobile. Un secteur dont la santé est étroitement liée à celle de l'économie dans son ensemble. Les prochains jours seront déterminants pour voir si ce repli constitue une simple consolidation ou les prémices d'un mouvement baissier plus prononcé. Dans le doute, beaucoup d'investisseurs limitent leurs prises de risques en ce début d'automne.