L’Italie Adopte une Discipline Financière Stricte pour son Budget 2025
Alors que le Parlement italien s'apprête à débattre du budget 2025, la Première ministre Giorgia Meloni affirme son engagement à diriger le pays de manière responsable jusqu'à la fin de son mandat. Face aux défis économiques actuels, l'Italie mise sur la discipline financière pour réduire son déficit tout en soutenant sa croissance.
Un budget sous le signe de la stabilité et de la crédibilité
Placée cette année sous la procédure de déficit excessif de l'Union européenne, l'Italie espère ramener son déficit sous le plafond des 3% du PIB d'ici 2026, contre 3,8% visés cette année. Pour y parvenir, le gouvernement mise sur une gestion rigoureuse des finances publiques, comme l'a souligné Giorgia Meloni lors d'une réunion de son parti, les Frères d'Italie :
Chacun de nous est conscient de la responsabilité qui pèse sur nos épaules et nous honorerons jusqu'au dernier jour la tâche qui nous a été confiée par les Italiens.
– Giorgia Meloni, Première ministre italienne
Cette volonté de discipline financière semble porter ses fruits, puisque les agences de notation Fitch et DBRS ont relevé la perspective de l'Italie de "stable" à "positive" en octobre dernier. Elles citent l'amélioration de la trajectoire budgétaire du pays comme principale raison de cette révision.
Des mesures pour soutenir l'économie italienne
Malgré les efforts de réduction du déficit, le budget 2025 prévoit également des mesures de relance ciblées :
- Réductions de l'impôt sur le revenu pour les bas salaires
- Financement de mesures de relance à hauteur d'environ 4 milliards d'euros, provenant de modifications de la taxe sur les banques et les produits d'assurance
- Rétablissement de 200 millions d'euros par an en 2026 et 2027 pour l'industrie automobile, initialement réduits de 4,6 milliards d'euros d'ici 2030
Le gouvernement prévoit également des ajustements fiscaux, comme le maintien de l'impôt sur les plus-values des crypto-monnaies à 26% en 2025, avant de le porter à 33% à partir de 2026. La taxe italienne sur internet se concentrera quant à elle sur les grandes entreprises technologiques, tout en épargnant les PME et les groupes d'édition.
La croissance économique, un défi majeur
Si la baisse des déficits budgétaires annuels est encourageante, la dette de l'Italie reste un sujet de préoccupation. Proportionnellement la deuxième plus élevée de l'Union européenne, elle devrait passer de 134,8% du PIB l'an dernier à 137,8% en 2026, avant de diminuer progressivement.
La croissance économique est également un défi de taille, avec un taux annuel actuellement deux fois plus faible que l'objectif de 1% fixé par le gouvernement. Pour y remédier, l'exécutif mise sur les mesures de relance prévues dans le budget 2025, en espérant qu'elles permettront de dynamiser l'économie italienne.
Vers une Italie plus stable et crédible sur la scène internationale
En misant sur la discipline financière et la stabilité politique, l'Italie entend renforcer sa crédibilité internationale. Giorgia Meloni, qui a annoncé dimanche sa démission de la présidence du parti des Conservateurs et Réformistes européens (CRE), considère que la stabilité de son gouvernement est "le plus grand élément de force" du pays.
Cette stabilité contraste avec la situation en France, où la crise politique est perçue comme un obstacle à la réduction du déficit, conduisant même à un abaissement de sa note de crédit par Moody's. L'Italie semble donc bien partie pour devenir un modèle de discipline financière en Europe, à condition que les mesures prévues dans le budget 2025 portent leurs fruits.
Le débat parlementaire qui s'ouvre cette semaine sera l'occasion de discuter en détail des différentes mesures proposées et de leur impact potentiel sur l'économie italienne. Une chose est sûre : le gouvernement de Giorgia Meloni est déterminé à tenir ses engagements et à mener l'Italie vers une plus grande stabilité financière et politique.