L’observatoire 2024 de la réindustrialisation française
Alors que la réindustrialisation est au cœur des préoccupations économiques, où en est vraiment l'industrie française en cette année 2024 ? L'Usine Nouvelle a mené l'enquête pour vous livrer un bilan exclusif et précis, région par région et secteur par secteur. Notre observatoire suit à la trace les annonces d'investissements industriels, les ouvertures et fermetures de sites, pour prendre le pouls du made in France. Quelles sont les régions les plus dynamiques ? Quels secteurs tirent leur épingle du jeu ? Décryptage.
Investissements industriels : un bilan en demi-teinte
Premier constat : le premier semestre 2024 a vu plus de fermetures d'usines que d'ouvertures, avec 23 sites inaugurés contre 38 fermés ou menacés. Un bilan préoccupant, après plusieurs années de fort dynamisme des investissements industriels dans l'Hexagone. Cependant, de nombreux projets restent dans les tuyaux et devraient se concrétiser dans les prochains mois ou années.
Des disparités régionales marquées
Comme le montre notre baromètre des investissements industriels, toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Certains territoires concentrent une large part des annonces :
- Les Hauts-de-France, terre d'industrie, ont attiré de nombreux projets, notamment dans l'automobile et les batteries
- L'Auvergne-Rhône-Alpes tire son épingle du jeu, portée par la chimie verte et l'hydrogène
- L'Île-de-France n'est pas en reste, avec des investissements dans la santé et les deep tech
À l'inverse, certaines régions peinent à attirer les investisseurs, à l'instar de la Bourgogne-Franche-Comté ou du Centre-Val de Loire. Un rééquilibrage des projets industriels sur l'ensemble du territoire reste à accomplir.
Des filières d'avenir en première ligne
Côté secteurs, les filières de la transition écologique et du numérique concentrent une large part des investissements :
- La mobilité électrique et hydrogène, avec de nombreux projets de gigafactories de batteries et d'électrolyseurs
- Les énergies renouvelables (éolien, solaire, biocarburants...) et la décarbonation de l'industrie
- L'électronique et les semi-conducteurs, des filières stratégiques pour la souveraineté
Des secteurs traditionnels comme l'agroalimentaire, la santé ou encore la chimie s'en sortent également bien et poursuivent leur modernisation. À l'inverse, la métallurgie et le raffinage subissent des restructurations.
Une dynamique à confirmer et amplifier
Malgré des nouvelles préoccupantes sur le front des fermetures, de nombreux projets industriels continuent de voir le jour aux quatre coins de la France. Il reste maintenant à transformer l'essai pour consolider le rebond industriel. Plusieurs leviers sont à actionner :
- Renforcer l'attractivité des territoires et mettre à disposition du foncier
- Soutenir les filières stratégiques et les écosystèmes locaux
- Faciliter le financement des projets, notamment des PME et ETI
- Développer les compétences et les emplois, en lien avec les besoins des industriels
Il faut un choc de compétitivité pour nos entreprises. Nous devons poursuivre les réformes pour baisser les impôts de production, simplifier les procédures, investir dans la formation.
Roland Lescure, ministre délégué chargé de l'Industrie
Le gouvernement mise sur France 2030 et son plan d'investissement massif de 54 milliards d'euros pour amplifier la dynamique. Objectif : faire émerger les champions technologiques et industriels de demain. L'enjeu est de taille pour réussir la réindustrialisation et ancrer la production sur le territoire national.
À travers son observatoire de la réindustrialisation, L'Usine Nouvelle continuera à suivre de près les annonces et réalisations des industriels. Pour ne rien rater de cette actualité stratégique, pensez à vous abonner à notre newsletter industrie. Et pour approfondir les données, rendez-vous sur notre baromètre des investissements industriels, avec un accès exclusif réservé aux abonnés.