L’Opposition Plaide pour une Hausse des Taux de la BoJ à 1%

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LOpposition Plaide pour une Hausse des Taux de la BoJ à 1 Innovationsfr
novembre 14, 2024

L’Opposition Plaide pour une Hausse des Taux de la BoJ à 1%

Alors que le yen ne cesse de s'effriter face au dollar, atteignant récemment un plus bas en 32 ans, l'opposition japonaise monte au créneau. Takeshi Shina, ministre des Finances du cabinet fantôme, a appelé jeudi la Banque du Japon (BoJ) à relever son taux directeur à au moins 1%, afin de normaliser une politique monétaire jugée "anormale" et néfaste pour la monnaie nippone.

Depuis des années, la BoJ maintient en effet une politique ultra-accommodante, avec des taux proches de zéro, voire négatifs. Une stratégie destinée à soutenir la croissance et les prix, mais qui pèse lourdement sur le yen. Résultat : un affaiblissement continu de la devise japonaise, qui renchérit le coût des importations et pénalise le pouvoir d'achat des ménages.

Une politique monétaire "anormale" selon l'opposition

Pour Takeshi Shina, il est grand temps d'y mettre un terme. Lors d'une interview accordée à Reuters, ce fervent critique de la politique monétaire de la BoJ a estimé que la banque centrale devait clarifier ses intentions et normaliser progressivement sa politique, jugeant son taux à 0,25% bien inférieur aux niveaux considérés comme neutres pour l'économie.

"Le mandat de la BoJ est de parvenir à la stabilité des prix mais cet objectif n'est pas atteint car l'énorme écart entre les taux d'intérêt américains et japonais entraîne une chute du yen qui fait grimper le coût de la vie"

Takeshi Shina, ministre des Finances du cabinet fantôme

Vers un taux directeur à 1% ?

Concrètement, Takeshi Shina plaide pour que la BoJ pousse ses taux jusqu'à au moins 1%, en procédant par étapes. Un niveau qu'il juge "neutre", permettant de réduire le degré excessif de stimulus monétaire, sans pour autant constituer un véritable resserrement. Ces hausses progressives contribueraient également à enrayer la glissade du yen, dont la faiblesse alimente l'inflation importée et grève les salaires réels.

"A l'exception d'une poignée de grands industriels, personne au Japon n'est satisfait des niveaux actuels du yen", fait-il valoir. L'homme promet ainsi de continuer à mettre la pression sur l'institut d'émission pour qu'il normalise sa politique, d'autant que son parti, le CDPJ, a gagné en influence lors des dernières législatives d'octobre.

Le dilemme cornélien de la BoJ

Mais la Banque du Japon se retrouve face à un dilemme épineux. Si elle cède aux sirènes d'un resserrement monétaire, elle risque de casser la fragile reprise post-Covid et de pénaliser lourdement une économie très endettée, habituée à des taux bas. À l'inverse, en restant l'arme au pied, elle continuera d'alimenter la faiblesse du yen et ses effets pervers.

Une équation complexe, qui divise les économistes. Beaucoup jugent la politique de la BoJ trop radicale et appellent à la normaliser. D'autres estiment au contraire qu'un virage restrictif serait prématuré et contre-productif, au vu de la conjoncture actuelle. Le débat promet en tout cas d'animer la scène politique et financière japonaise dans les prochains mois.

  • L'opposition presse la BoJ de relever ses taux directeurs à au moins 1%
  • Objectif : mettre fin à une politique "anormale" qui affaiblit le yen
  • Le yen au plus bas depuis 32 ans face au dollar, sous l'effet des taux bas
  • Le dilemme de la BoJ : normaliser sa politique ou préserver la reprise
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