L’UE allège les droits de douane sur les véhicules électriques chinois
La Commission européenne vient de dévoiler sa proposition définitive concernant les droits de douane appliqués aux véhicules électriques chinois dans le cadre de son enquête anti-subventions. Cette décision, très attendue par les constructeurs automobiles, apporte son lot de surprises et de changements par rapport aux surtaxes provisoires annoncées en juillet dernier. Zoom sur les gagnants et les perdants de cette nouvelle donne.
Des droits de douane revus à la baisse pour les grands groupes chinois
Après plusieurs semaines de tractations, les principaux constructeurs automobiles chinois voient leurs sanctions légèrement allégées par rapport à la première annonce de Bruxelles :
- BYD devra s'acquitter d'une surtaxe de 17% (contre 17,4% initialement)
- Geely écope de 19,3% (au lieu de 19,9%)
- SAIC passe à 36,3% (contre 37,6% en juillet)
Les autres constructeurs ayant collaboré avec la Commission se verront appliquer des droits de douane de 21,3%. Quant à ceux qui ont refusé le dialogue, ils écopent du taux maximal de 36,3%. Des chiffres qui restent susceptibles d'évoluer à l'issue de cette étape procédurale intermédiaire.
Tesla dans le viseur avec une surtaxe de 9%
Mais les groupes chinois ne sont pas les seuls concernés. Tesla, qui fabrique ses Model 3 et Y dans son usine de Shanghai, devra aussi payer des droits de douane supplémentaires. Le constructeur américain s'est vu infliger une surtaxe de 9% pour ses véhicules exportés depuis la Chine.
Tesla a présenté une demande motivée d'"examen individuel" afin de déterminer son niveau de taxe sur la base des subventions spécifiques qu'elle a reçues.
Commission européenne
Volkswagen et BMW pourraient tirer leur épingle du jeu
Selon Reuters, certains modèles du groupe Volkswagen comme la Cupra Tavascan pourraient bénéficier d'un allègement. Idem pour la Mini électrique de BMW. Actuellement produites en Chine et soumises au taux maximal de 37,6% depuis juillet, ces voitures verraient leurs droits de douane réduits à 21,3% si l'on en croit une source proche du dossier.
Prochaines étapes : des ajustements encore possibles
Cette annonce de la Commission n'est qu'une étape intermédiaire. Les entreprises ont maintenant 10 jours pour demander des auditions et faire part de leurs observations. La décision finale sera publiée au Journal officiel de l'UE après analyse des commentaires et avis des États membres. Ces droits de douane s'appliqueraient alors pour une durée initiale de 5 ans, extensible.
Une chose est sûre : la bataille autour des voitures électriques chinoises est loin d'être terminée. Entre enjeux économiques, géopolitiques et écologiques, l'Europe cherche à rééquilibrer le marché face à des pratiques jugées déloyales. Reste à savoir si ces mesures permettront une concurrence plus saine sans freiner l'adoption de la mobilité zéro émission sur le Vieux Continent.