L’UE intensifie son enquête sur X pour la promotion de l’extrême-droite
Selon un communiqué publié vendredi dernier, la Commission européenne a annoncé un approfondissement de son enquête sur le réseau social X, propriété du milliardaire Elon Musk. Bruxelles souhaite vérifier la conformité de la plateforme avec le règlement sur les services numériques (DSA) de l'UE, suite à des soupçons de manipulation algorithmique en faveur de l'extrême-droite européenne à l'approche d'échéances électorales cruciales sur le continent.
Trois nouvelles mesures d'investigation
Dans le cadre de la procédure formelle ouverte en décembre 2023, la Commission a adressé à X trois demandes supplémentaires d'enquête technique concernant ses systèmes de recommandation :
- Fournir avant mi-février une documentation interne complète sur les algorithmes et leurs récentes modifications.
- Préserver tous les documents et informations relatifs aux changements présents et futurs des systèmes, et ce pour toute la durée de l'enquête jusqu'à fin 2025.
- Donner accès à certaines API commerciales permettant de vérifier directement la modération des contenus et la viralité des comptes.
Ces mesures doivent permettre à la Commission de prendre en compte tous les éléments pertinents pour évaluer de manière approfondie les risques systémiques et leur atténuation conformément au DSA. Elle précise toutefois que ses demandes sont indépendantes des récentes prises de position controversées d'Elon Musk.
Elon Musk, "une menace pour les démocraties européennes"
Le milliardaire proche de Donald Trump a en effet créé la polémique en soutenant ouvertement le parti d'extrême-droite AfD dans la perspective des élections allemandes de février. Une ingérence qualifiée de "menace pour la démocratie" par le chancelier Olaf Scholz, tandis qu'une trentaine d'eurodéputés exprimaient leurs vives préoccupations face aux "campagnes de dénigrement" d'Elon Musk en Europe.
La France a également appelé Bruxelles à adopter une position plus ferme vis-à-vis du propriétaire de X. Suite aux dernières demandes d'enquête, la ministre du Numérique Clara Chappaz s'est réjouie que "la Commission ait entendu l'appel en faveur d'une application rigoureuse du DSA" pour protéger les démocraties et les élections européennes.
Pas encore de mise en cause officielle
Si les investigations sur X n'ont pour l'instant pas donné lieu à des accusations formelles de manipulation algorithmique en faveur de l'extrême-droite, un débat sur la question est prévu demain au Parlement européen. Affaire à suivre donc, alors que l'ombre de l'ingérence électorale plane sur les prochains scrutins européens...