Lufthansa : Les défis d’une compagnie aérienne face à la crise
En ces temps de turbulences pour le secteur aérien, même les géants du ciel ne sont pas épargnés. Le groupe allemand Lufthansa, pourtant habitué à voguer en tête du peloton européen, traverse une zone de fortes perturbations. Coup de projecteur sur les défis qui attendent la compagnie dans les mois à venir.
Lufthansa Airlines, talon d'Achille du groupe au 3ème trimestre
Malgré un été marqué par un regain des voyages, les résultats de Lufthansa au 3ème trimestre restent en demi-teinte. Le bénéfice opérationnel affiche un recul de 9% sur un an, à 1,3 milliard d'euros. La faute notamment à la compagnie Lufthansa Airlines, qui a vu son résultat plonger de 234 millions d'euros.
Explications avancées par le groupe : des rendements en berne face à la concurrence des low-costs, couplés à la flambée du carburant. De quoi doucher les espoirs de reprise post-Covid.
Un été mitigé pour le transport aérien
Le pic estival n'a pas eu l'effet dopant escompté. Le nombre de passagers reste en retrait par rapport à 2019, malgré une nette embellie. Et les perturbations liées aux pénuries de personnel et aux retards de livraisons d'avions ont grevé la rentabilité.
Le 3ème trimestre est généralement le plus fort pour les compagnies. Cependant, la hausse des coûts et l'imprévisibilité continuent de peser sur les résultats.
Lufthansa Group
Cap sur la réduction des coûts
Pour redresser la barre, Lufthansa mise sur un vaste programme d'économies. Objectif : dégager 1,5 milliard d'euros de réduction de coûts d'ici 2026 sur sa marque phare Lufthansa Airlines. Parmi les leviers envisagés :
- Optimisation des processus
- Renégociation des contrats fournisseurs
- Réduction des coûts de distribution
- Rationalisation de la flotte
Un plan vital pour restaurer la compétitivité de la compagnie, mise à mal par l'émergence des transporteurs low-cost et du train sur le court-courrier.
Des perspectives 2024 prudentes
Si Lufthansa maintient sa prévision de bénéfice opérationnel annuel entre 1,4 et 1,8 milliard d'euros, les analystes restent sceptiques. La marge opérationnelle attendue à 4,3% en 2024 leur semble optimiste, au vu des vents contraires.
Le groupe confirme toutefois son objectif de 8% de marge à moyen terme, tablant sur les fruits de son plan d'économies. Une bouffée d'air frais espérée pour repartir du bon pied.
La bataille s'annonce rude pour Lufthansa, au coude à coude avec des rivaux aguerris comme Air France-KLM ou IAG. Reste à voir si ses initiatives porteront leurs fruits pour renouer avec une croissance rentable et durable. L'avenir nous le dira.