Magdrive Révolutionne la Propulsion Spatiale Électrique

Et si les satellites pouvaient danser en orbite, se déplacer à volonté et échapper aux regards indiscrets ? Cette vision futuriste prend forme grâce à une start-up britannique qui attire tous les regards : Magdrive. En février 2025, cette jeune pousse annonce une levée de fonds de 10,5 millions de dollars, portée par des investisseurs prestigieux comme Redalpine et Founders Fund. Leur promesse ? Révolutionner la propulsion spatiale avec des moteurs électriques compacts, puissants et capables de redéfinir notre manière d’explorer l’espace.

Une Nouvelle Ère pour les Satellites

L’industrie spatiale vit un tournant. Longtemps limitée par des technologies lourdes et coûteuses, elle voit aujourd’hui émerger des solutions audacieuses. Magdrive, fondée en 2019 par Mark Stokes et Thomas Clayson, propose une alternative aux systèmes traditionnels. Leur moteur électrique, basé sur un plasma haute énergie généré à partir de métaux solides, allie efficacité et puissance dans un format réduit. Une innovation qui pourrait bien changer la donne.

Pourquoi la Propulsion Électrique Fascine

Pour comprendre l’engouement autour de Magdrive, il faut plonger dans les défis actuels de la propulsion spatiale. Les systèmes chimiques offrent une poussée élevée, mais leur faible efficacité les rend peu pratiques pour des missions prolongées. À l’inverse, les moteurs électriques classiques brillent par leur **efficience**, mais peinent à générer assez de puissance. Magdrive, lui, promet de réunir le meilleur des deux mondes : une poussée décuplée et une masse réduite.

Imaginez un satellite capable de se repositionner rapidement ou d’éviter un débris spatial en un clin d’œil. Avec cette technologie, les opérateurs pourraient envisager des missions inédites : des rendez-vous orbitaux prolongés, des inspections rapprochées ou même des orbites imprévisibles pour des satellites de défense. Mark Stokes, PDG de l’entreprise, ne cache pas son ambition :

« Nous voulons dévorer le marché de la propulsion électrique et viser ensuite celui des moteurs chimiques. »

– Mark Stokes, PDG de Magdrive

Une Technologie Qui Voit Grand

Le secret de Magdrive réside dans sa flexibilité. Ses deux premiers produits, baptisés **Rogue** et **Warlock**, peuvent être combinés pour augmenter la puissance ou agrandis pour répondre à des besoins spécifiques. L’entreprise planche déjà sur un « Super Magdrive », un géant de la taille d’un lave-vaisselle, capable de propulser des engins bien plus ambitieux. Cette évolutivité séduit les investisseurs et les experts du secteur.

Depuis sa création, la start-up a grandi rapidement. D’une équipe de départ modeste, elle compte désormais une vingtaine de collaborateurs. Une première démonstration en orbite est prévue pour juin 2025, avec deux moteurs Rogue prêts à prouver leur valeur. Si tout se passe comme prévu, ce sera une étape décisive pour Magdrive et ses partenaires.

Un Pari sur l’Avenir de l’Espace

Pourquoi tant d’intérêt pour la **mobilité orbitale** ? La réponse tient en un mot : opportunités. Les satellites ne sont plus de simples objets fixes. Ils doivent aujourd’hui esquiver des collisions, se rapprocher d’autres engins pour des réparations ou capturer des images uniques. Les militaires, notamment le Département de la Défense américain, y voient un atout stratégique. Magdrive a d’ailleurs été sélectionné pour l’accélérateur Hyperspace Challenge de la Space Force en 2024.

Mais l’innovation ne s’arrête pas là. En utilisant des métaux comme l’aluminium ou le cuivre – disponibles dans l’espace – comme carburant, Magdrive envisage un futur où les satellites se ravitailleraient en orbite. Une rupture avec les modèles actuels, où chaque gramme de carburant doit être lancé depuis la Terre.

Un Financement Solide pour un Décollage Rapide

Pour concrétiser cette vision, Magdrive a su convaincre des poids lourds. Après une levée de fonds initiale de 1,8 million de dollars en 2020, menée par Founders Fund, la start-up a décroché 10 millions supplémentaires en subventions non dilutives. La nouvelle levée de 10,5 millions de dollars, pilotée par Redalpine, avec la participation de Balerion, Alumni Ventures et d’autres, donne un coup d’accélérateur à ses projets.

Ces fonds serviront à produire les premiers moteurs commerciaux, intensifier la R&D et ouvrir une filiale aux États-Unis, à Los Angeles. Un choix stratégique pour se rapprocher des acteurs majeurs de l’industrie spatiale américaine.

Vers une Industrie Spatiale Plus Durable ?

L’utilisation de ressources spatiales comme carburant n’est pas qu’un argument marketing. Elle pourrait réduire la dépendance aux lancements coûteux depuis la Terre. Stokes compare cela aux chemins de fer : « On ne construit pas un nouveau train à chaque départ. Pourquoi faire ça avec les satellites ? » Une approche qui pourrait rendre l’exploration spatiale plus économique et écologique à long terme.

Voici quelques avantages clés de cette stratégie :

• Réduction des coûts de lancement grâce à l’usage de matériaux locaux.
• Prolongation de la durée de vie des satellites en orbite.
• Moins de débris spatiaux liés aux réservoirs vides.

Les Prochaines Étapes de Magdrive

Le calendrier de Magdrive est ambitieux. Après la démonstration de Rogue en 2025, Warlock prendra son envol en 2026, suivi du Super Magdrive en 2027. Chaque étape vise à prouver que cette technologie peut transformer les missions spatiales. Stokes insiste sur un point : ce n’est pas une question de vitesse ou de durée, mais de **manœuvrabilité**.

« Dans les cinq ans de vie d’un satellite, combien de fois pouvez-vous le déplacer ? » demande-t-il. Avec Magdrive, la réponse pourrait être : autant que nécessaire.

Un Secteur en Pleine Ébullition

Magdrive n’est pas seul sur ce créneau. L’industrie spatiale attire des investissements massifs, portés par des géants comme SpaceX ou des start-ups audacieuses. Pourtant, son approche unique – allier puissance, compacité et durabilité – lui donne une longueur d’avance. Les investisseurs, comme Redalpine et Founders Fund, parient sur cette différence.

Pour les observateurs, cette levée de fonds marque un tournant. Elle montre que les technologies de rupture ne sont plus l’apanage des grandes entreprises. Les start-ups, avec leur agilité et leur créativité, redessinent l’avenir de l’espace.

Et Après ?

Si Magdrive réussit son pari, les implications seront énormes. Des satellites plus mobiles pourraient démocratiser l’accès à l’espace, ouvrant la voie à des applications civiles et militaires inédites. L’idée d’une économie spatiale autonome, où les ressources sont exploitées sur place, n’est plus un rêve lointain.

En attendant, tous les yeux sont rivés sur juin 2025. La démonstration orbitale de Rogue dira si Magdrive peut tenir ses promesses. Une chose est sûre : cette start-up britannique ne compte pas rester en orbite basse bien longtemps.