Maladies du foie : Ipsen et Genfit décrochent l’approbation FDA
C'est une avancée majeure dans le traitement des maladies du foie. Les laboratoires Ipsen et la biotech Genfit viennent d'obtenir le feu vert de la FDA, l'agence américaine du médicament, pour la commercialisation d'élafibranor. Ce nouveau traitement est destiné aux patients souffrant de cholangite biliaire primitive (CBP), une maladie rare du foie qui entraîne la destruction progressive des voies biliaires.
Une nouvelle option thérapeutique attendue
Élafibranor, qui sera commercialisé par Ipsen sous le nom d'Iqirvo, représente le premier nouveau médicament approuvé contre la CBP depuis près de 10 ans. Christelle Huguet, vice-présidente R&D d'Ipsen, souligne qu'il s'agit d'«une option thérapeutique très attendue» par les patients. Pour Genfit, qui a développé la molécule de la phase de découverte jusqu'à la fin des essais cliniques de phase III, cette approbation constitue «une grande fierté» selon son PDG Pascal Prigent.
Un long parcours de développement
Le chemin jusqu'à l'approbation n'a pas été sans embûches pour élafibranor. Initialement développé par Genfit pour le traitement de la NASH, une autre maladie du foie, le médicament avait échoué en phase III en 2020. C'est finalement le partenariat noué fin 2021 avec Ipsen qui a permis de poursuivre son développement, en le repositionnant sur la cholangite biliaire primitive.
Les revenus issus de la commercialisation d'élafibranor contribueront au financement du développement de nouveaux programmes prometteurs chez Genfit.
Pascal Prigent, PDG de Genfit
Un marché en pleine expansion
Le marché de la CBP pourrait atteindre 1,5 milliard de dollars par an d'ici 2030. Ipsen table sur des ventes d'élafibranor culminant à 500 millions de dollars annuels. Le laboratoire devra néanmoins faire face à la concurrence d'un traitement développé par Cymabay Therapeutics, qui attend aussi une autorisation de la FDA pour août.
De nouvelles pistes de recherche pour Genfit
Forte de cette première réussite, Genfit compte réinvestir les revenus générés dans le développement de nouveaux programmes de recherche. La biotech se concentre notamment sur l'ACLF (Acute-on-Chronic Liver Failure), un syndrome de décompensation aiguë de la cirrhose qui touche 150 000 personnes par an en Europe, avec un taux de mortalité élevé de 40 à 50% en trois mois.
L'approbation de la FDA pour élafibranor n'est qu'une première étape. Ipsen et Genfit attendent désormais les décisions des autorités européennes et britanniques au second semestre 2024. Mais cette avancée thérapeutique ouvre déjà de nouvelles perspectives pour les patients atteints de maladies rares du foie.