Malgré 75 Milliards de $ Investis, les Start-ups Peinent à Lever des Fonds
Alors que 2023 s'est terminée sur une note positive pour l'écosystème des start-ups avec 75 milliards de dollars investis au dernier trimestre, un examen plus approfondi révèle que la majorité des jeunes entreprises innovantes peinent toujours à attirer les investisseurs. En effet, près de la moitié de ces capitaux s'est concentrée sur seulement cinq méga-deals dans le secteur de l'intelligence artificielle.
Une poignée de licornes trustent les investissements
Parmi les heureux élus figurent notamment Databricks, qui a levé la bagatelle de 10 milliards de dollars en décembre pour une valorisation de 62 milliards, OpenAI, à l'origine de ChatGPT, qui a sécurisé 6,6 milliards en octobre, ou encore xAI, la start-up d'Elon Musk développant un modèle d'IA fondateur appelé Grok, qui a raflé 6 milliards le mois dernier.
Waymo, filiale d'Alphabet spécialisée dans les véhicules autonomes, et Anthropic, autre pépite de l'IA générative, complètent le top 5 avec respectivement 5,6 et 4 milliards levés. Sans ces méga-deals, le montant total investi serait retombé au niveau moyen observé ces deux dernières années, autour de 42 milliards par trimestre.
L'IA capte tous les regards
Cette concentration des investissements met en lumière le fossé grandissant entre une poignée de scale-ups en hypercroissance, principalement focalisées sur l'IA, et le reste de l'écosystème des start-ups qui peine à séduire des investisseurs devenus plus sélectifs. Comme le souligne Marina Temkin, reporter chez TechCrunch :
Que 2025 voit une poursuite des niveaux élevés d'investissements en capital-risque observés au quatrième trimestre de l'année dernière reste à voir. Cependant, la majeure partie des financements de capital-risque continuera probablement d'affluer vers une petite cohorte des entreprises d'IA les plus prometteuses.
– Marina Temkin, TechCrunch
Un environnement plus sélectif
Malgré des signaux positifs en fin d'année, lever des fonds demeure un véritable parcours du combattant pour la grande majorité des start-ups. Sur fond de remontée des taux et d'incertitudes économiques, les investisseurs se montrent plus prudents et exigeants dans leurs choix :
- Ralentissement des investissements en amorçage et en Série A
- Allongement des cycles de levées de fonds
- Valorisations en baisse par rapport aux années fastes
- Focalisation sur les métriques de rentabilité plutôt que de croissance
Dans ce contexte, bien pitcher son projet et convaincre devient plus que jamais primordial. Les fondateurs doivent démontrer leur capacité à générer des revenus durablement, en limitant la consommation de cash. Prouver sa résilience et sa solidité devient un prérequis pour débloquer des fonds.
Miser sur de solides fondamentaux
Même si l'environnement demeure compliqué en 2025, des opportunités existent pour les jeunes pousses qui sauront tirer leur épingle du jeu :
- Maîtriser sa consommation de cash pour tenir sur la durée
- Démontrer un potentiel de rentabilité à moyen terme
- Développer une technologie de rupture dans un marché porteur
- S'entourer de talents et d'un advisory board de qualité
Dans le même temps, tisser son réseau en amont et multiplier les contacts avec les VC augmente les chances de trouver le bon partenaire financier au moment opportun. Car même dans un marché en demi-teinte, les bons projets finissent toujours par émerger et trouver preneur.
Le pari de la valeur sur le long terme
Enfin, même si les méga-levées trustent la une des médias, il est bon de rappeler qu'investir dans l'innovation n'est pas qu'une affaire de gros chèques et de licornes. Identifier des pépites en devenir et les accompagner patiemment dans leur développement constitue également un relai de croissance pour les VC. Comme le rappelle Kyle Harrison, partner chez Contrary Capital :
Nous nous concentrons sur les entreprises en phase d'amorçage et de démarrage qui ont des fondamentaux solides. Il faut voir au-delà du battage médiatique et miser sur les équipes qui construisent de la valeur sur le long terme.
– Kyle Harrison, Contrary Capital
L'innovation ne se limite pas aux méga-deals et aux scale-ups, loin s'en faut. La prochaine révolution technologique naîtra peut-être d'une start-up encore inconnue, identifiée très tôt par un investisseur visionnaire. C'est tout le défi et la beauté du capital-risque.