Marché Automobile Français en Mai 2024 : Le Bilan
Après un début d'année en demi-teinte, le marché automobile français continue sa valse à trois temps. Alors qu'avril avait renoué avec la croissance, mai 2024 marque un nouveau coup d'arrêt avec une baisse de 2,91% des immatriculations de véhicules particuliers par rapport à mai 2023. Pourtant, le bilan sur les 5 premiers mois reste positif avec une hausse de 4,90%. Décryptage.
Les groupes français toussent encore
Si le printemps se fait attendre côté ventes, c'est encore plus criant chez les constructeurs tricolores. Peugeot accuse un recul de 11,78% tandis que Citroën limite la casse à -9,52%. Un chiffre qui pèse lourd dans le bilan du groupe Stellantis, en baisse de 10,08% sur le marché des véhicules particuliers. Seuls Opel (+27,9%) et Jeep (+20%) tirent leur épingle du jeu.
Même son de cloche chez Renault, qui voit ses immatriculations reculer de 4,73% en mai. Fait notable, c'est la marque au losange qui parvient à rester stable (+0,45%) pendant que Dacia plonge de 15,25%.
Les étrangers limitent la casse
Heureusement, certains groupes étrangers sont là pour sauver les meubles. C'est le cas de Toyota, porté par le succès de la Yaris Cross, qui bondit de 32,69%. Idem pour Daimler (+11,35%, merci Smart) et le groupe Volkswagen (+15,42%) qui voit toutes ses marques progresser. Ford s'en sort aussi (+3,24%).
En revanche, Hyundai-Kia marque le pas (-7,46%) tout comme Nissan qui reste englué dans ses difficultés (-25,73%). Des résultats en demi-teinte qui ne permettent pas de compenser totalement le recul des marques françaises.
L'électrique patine, l'utilitaire résiste
Autres signaux préoccupants : la part des véhicules électrifiés retombe à 24% en mai, contre 26% sur les cinq premiers mois et un pic à 30% en décembre dernier. Le marché devra retrouver un nouveau souffle pour atteindre les objectifs ambitieux de décarbonation.
Seule éclaircie : le marché des véhicules utilitaires légers tire son épingle du jeu avec une hausse de 2,29% en mai. Pas de quoi pavoiser, mais cela montre que les entreprises continuent malgré tout à investir.
Ces résultats en dents de scie montrent que le marché automobile français n'a pas encore retrouvé son rythme de croisière d'avant-crise. Les bonus écologiques et les délais de livraison plombent les ventes des véhicules électriques et hybrides, tandis que les constructeurs historiques peinent à renouveler leur gamme. Il reste du chemin avant de renouer durablement avec la croissance.
Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile
En conclusion
Le marché automobile français devra retrouver de la consistance dans les prochains mois pour reprendre un trend ascendant. Renault et Stellantis travaillent sur de nouvelles gammes, tandis que les constructeurs étrangers devront confirmer leur dynamique. L'équation s'annonce complexe entre décarbonation, attentes des consommateurs et contexte économique dégradé. Le chemin de la reprise est encore long et semé d'embûches.