Max Space révolutionne les habitats spatiaux gonflables
Imaginez un habitat spatial gonflable offrant un volume habitable de plusieurs centaines de mètres cubes, avec une solidité comparable à une structure en métal usiné, mais ne pesant qu'une infime fraction de sa masse. C'est précisément ce que la startup Max Space s'apprête à lancer en orbite en 2026, dans ce qui pourrait bien révolutionner la façon dont l'humanité vivra et travaillera dans l'espace.
Une technologie gonflable remontant au 17ème siècle
Le concept d'habitat spatial gonflable n'est pas nouveau. La NASA avait déjà expérimenté cette approche dans les années 1990 avec le projet TransHab. Depuis, plusieurs prototypes ont été mis en orbite, comme ceux de Bigelow Aerospace en 2006-2007 et le module BEAM attaché à la Station Spatiale Internationale depuis 2016.
Cependant, tous ces modèles reposaient sur la méthode du "tissage en panier", où des sangles de kevlar et d'autres matériaux haute résistance sont assemblées manuellement. Une technique qui, selon Maxim de Jong, l'ingénieur derrière Max Space, souffre d'un manque de prévisibilité et de fiabilité.
Je n'ai jamais trouvé de solution au problème du tissage en panier. Dès que la pression n'est plus optimale, on ne sait pas comment la charge va se répartir.
Maxim de Jong, co-fondateur de Max Space
C'est en observant un simple ballon de fête en Mylar que l'illumination est venue à de Jong. La forme prise par ce ballon, documentée par James Bernoulli au 17ème siècle, redirige les forces de telle sorte que la pression ne tire que dans une seule direction. Appliquée à un habitat spatial, cette structure "isotensoïde" résout d'elle-même tous les problèmes de fiabilité.
Un concept "ridiculement simple"
L'habitat conçu par Max Space est constitué de 96 câbles en tension disposés de façon à former un isotensoïde. La forme et la pression sont entièrement déterminées par la longueur et la résistance des câbles. Tout est prévisible et il est aisé d'y intégrer des ouvertures pour les écoutilles, les hublots, etc.
De Jong qualifie son concept de "ridiculement simple à fabriquer". Pourtant, en orbite, il offrira une résistance structurelle comparable au métal usiné, avec une masse et un volume considérablement réduits. Le tout pouvant se replier en un paquet de quelques centimètres d'épaisseur seulement pour le lancement.
Des applications multiples, de la Terre à la Lune
Le premier habitat de Max Space sera lancé en 2026 en orbite basse pour un vol de démonstration. Avec un volume de 20 m³ déployé, il sera déjà le plus grand jamais mis en orbite. Mais ce n'est qu'un début, l'objectif étant d'atteindre rapidement les centaines, voire les milliers de mètres cubes.
Les applications potentielles sont nombreuses : tourisme spatial, recherche scientifique, production industrielle, agriculture... L'important volume offert permettra d'héberger une grande variété d'équipements. La technologie pourrait même s'adapter aux cavités lunaires pour y établir des bases habitées.
Pour la NASA, la défense, le tourisme, les entreprises pharmaceutiques... Pour toute activité dans l'espace, le coût est aujourd'hui prohibitif. Notre technologie gonflable apporte une solution globale en multipliant le volume disponible.
Aaron Kemmer, PDG de Max Space
Un marché qui s'annonce explosif
Selon Kemmer, le marché des structures gonflables en orbite pourrait peser plusieurs milliards de dollars d'ici quelques années. Avec les lancements de plus en plus abordables et la demande croissante d'activités spatiales, les besoins en grands volumes habitables vont exploser.
Après des décennies passées dans l'ombre, à travailler sur une technologie révolutionnaire, Maxim de Jong et son entreprise Max Space semblent aujourd'hui idéalement positionnés pour répondre à cette demande. Si leur démonstration orbitale est concluante en 2026, elle pourrait ouvrir la voie à une nouvelle ère pour l'humanité dans l'espace.