Meta Affronte un Procès Antitrust pour des Acquisitions Clés
Un juge américain vient de donner son feu vert à un procès antitrust visant Meta, maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp. Au cœur des accusations : les acquisitions stratégiques du groupe qui auraient visé à étouffer la concurrence. Le géant des réseaux sociaux risque gros, un démantèlement n'est pas exclu. Retour sur une affaire qui pourrait faire date dans la régulation des Big Tech.
Le rachat d'Instagram et WhatsApp dans le viseur des autorités
En 2012, Facebook met la main sur Instagram pour moins d'un milliard de dollars. Deux ans plus tard, c'est au tour de WhatsApp d'être racheté pour la coquette somme de 19 milliards. Des opérations validées à l'époque sans sourciller par le gendarme américain de la concurrence, la FTC.
Mais depuis, l'humeur a changé à Washington. Dans le sillage d'affaires comme Cambridge Analytica, les pratiques des géants de la tech sont dans le collimateur. En 2020, la FTC, appuyée par une coalition d'États, ouvre une enquête et accuse Facebook d'avoir mené une stratégie anti-concurrentielle.
La FTC estime que les rachats d'Instagram et WhatsApp visaient uniquement à réduire la concurrence et à renforcer la position dominante de Facebook sur les réseaux sociaux et la messagerie.
Facebook tente d'éviter le procès
Depuis le début des poursuites, Meta multiplie les recours pour tenter d'éviter un procès. Le groupe avance que les plaignants n'ont pas démontré l'impact négatif des acquisitions sur les consommateurs. Des arguments balayés par le juge en charge du dossier.
Le magistrat souligne néanmoins que la FTC devra "affronter des questions difficiles" et que son argumentaire teste les "limites" des lois antitrust américaines. De quoi donner des raisons d'espérer à Meta, qui se dit "confiant" sur sa capacité à prouver les bénéfices de ces rachats.
L'ombre du démantèlement
L'affaire fait peser un risque existentiel sur le modèle de Meta. Si la FTC venait à l'emporter, l'autorité pourrait exiger du groupe qu'il revende ou opère une scission d'Instagram et WhatsApp.
Un démantèlement que Meta juge préjudiciable à plusieurs titres :
- Il affaiblirait la protection des données des utilisateurs.
- L'expérience utilisateur serait dégradée.
- La séparation poserait des défis technologiques majeurs.
Un procès à forts enjeux
Le procès à venir sera suivi de près. En jeu, le modèle économique des géants du web bâti sur les acquisitions successives. Un modèle de plus en plus contesté à l'heure où régulateurs et législateurs veulent reprendre la main.
Autre enjeu, la portée et l'efficacité des lois antitrust face à l'économie numérique. Le juge en charge du dossier ne s'y est pas trompé en pointant les limites de l'arsenal législatif actuel. De quoi alimenter le débat sur la nécessité de moderniser les outils de régulation.
En attendant que la justice tranche, Meta assure que le succès d'Instagram et WhatsApp est avant tout le fruit des investissements massifs consentis depuis leur acquisition. Un démantèlement serait selon le groupe une sanction disproportionnée et contre-productive. Réponse au procès.