Meta Prolonge l’Interdiction des Publicités Politiques
Alors que les élections de mi-mandat battent leur plein aux États-Unis, les géants de la tech redoublent de vigilance pour endiguer la désinformation. Meta, maison-mère de Facebook et Instagram, a annoncé mardi la prolongation de ses restrictions sur les publicités politiques au-delà du jour du scrutin. Une décision qui vise à prévenir la propagation de fausses informations pendant le dépouillement des votes.
Meta renforce sa lutte contre la désinformation électorale
Initialement, Meta avait prévu d'interdire les nouvelles publicités politiques du 29 octobre au jour des élections, une politique similaire à celles mises en place en 2020 et 2022. L'objectif était d'empêcher les candidats de diffuser de nouvelles allégations sans laisser suffisamment de temps pour les vérifier ou les contester. Mais face aux risques accrus de désinformation post-électorale, l'entreprise a décidé de prolonger ce "blackout" publicitaire.
Nous travaillons pour protéger l'intégrité des élections sur Facebook et Instagram.
– Un porte-parole de Meta
Si les nouvelles publicités politiques sont interdites, celles diffusées avant le 29 octobre pourront continuer à être vues, bien qu'avec des capacités limitées de modification. Une approche équilibrée pour ne pas totalement museler le débat politique en ligne. Selon CNBC, les dépenses publicitaires politiques ont déjà dépassé le milliard de dollars pour ces élections de mi-mandat.
Les réseaux sociaux, champ de bataille électoral
Comme en 2020, les réseaux sociaux sont devenus un véritable champ de bataille pendant la campagne électorale. Les plateformes tentent d'éviter une répétition du chaos informationnel qui avait marqué la précédente élection présidentielle, où la désinformation s'était propagée à une vitesse alarmante.
Mais la tâche s'annonce ardue. Les récentes vagues de licenciements dans la tech ont touché de plein fouet les équipes de modération et de "trust and safety". De plus, l'essor de l'intelligence artificielle générative a contribué à la multiplication des deepfakes utilisés pour diffuser de fausses informations électorales.
Un effort concerté des géants de la tech
Meta n'est pas le seul à prendre des précautions. Google a également annoncé la suspension des annonces électorales aux États-Unis jusqu'à la fermeture des bureaux de vote. Twitter, sous l'impulsion d'Elon Musk, a renforcé ses efforts pour identifier et supprimer les bots et comptes inauthentiques diffusant de la désinformation.
- Facebook et Instagram interdisent les nouvelles publicités politiques
- Google suspend également les annonces électorales
- Twitter lutte activement contre les bots et comptes malveillants
Face à l'ampleur et la complexité du défi, une collaboration étroite entre les plateformes, les autorités et la société civile apparaît indispensable. La désinformation sapant les fondements même de la démocratie, c'est un combat que les géants de la tech ne peuvent mener seuls.
Vers une régulation des publicités politiques en ligne ?
Au-delà des initiatives des plateformes, de nombreuses voix s'élèvent pour réclamer une régulation plus stricte des publicités politiques en ligne. Aux États-Unis, certains appellent à étendre les règles qui s'appliquent à la télévision et à la radio aux géants du numérique.
Il est temps de moderniser nos lois pour l'ère digitale et d'assurer la transparence et la responsabilité en matière de publicité politique en ligne.
– Un membre du Congrès américain
L'Union Européenne a ouvert la voie avec le Digital Services Act qui impose de nouvelles obligations aux très grandes plateformes en matière de publicité politique. Les annonceurs devront notamment fournir des informations claires sur qui finance les publicités et à qui elles sont destinées.
La décision de Meta de prolonger l'interdiction des publicités politiques illustre l'ampleur du défi posé par la désinformation électorale en ligne. Si les efforts des plateformes sont louables, une approche plus globale et coordonnée, impliquant régulateurs, société civile et citoyens, sera essentielle pour préserver l'intégrité et la confiance dans nos processus démocratiques à l'ère du numérique.