Meta suspend l’entraînement de son IA avec les données européennes

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Innovationsfr
juin 15, 2024

Meta suspend l’entraînement de son IA avec les données européennes

Alors que la course à l'intelligence artificielle bat son plein, le géant technologique Meta vient d'essuyer un revers dans ses plans ambitieux. Sous la pression des régulateurs européens, la maison mère de Facebook et Instagram a annoncé mettre en pause son projet d'utiliser les données des utilisateurs de l'Union Européenne et du Royaume-Uni pour entraîner ses systèmes d'IA.

Cette décision intervient suite aux inquiétudes soulevées par la Commission irlandaise de protection des données (DPC), le principal régulateur de Meta en Europe, ainsi que par le Bureau du Commissaire à l'information (ICO) britannique. Les deux autorités ont demandé à l'entreprise de suspendre ses plans jusqu'à ce qu'elle puisse répondre de manière satisfaisante aux préoccupations exprimées.

L'Europe, un terrain réglementaire complexe pour l'IA

Si Meta exploite déjà le contenu généré par les utilisateurs pour entraîner son IA sur des marchés comme les États-Unis, les strictes réglementations européennes en matière de protection des données, notamment le RGPD, ont créé des obstacles pour l'entreprise et d'autres acteurs cherchant à perfectionner leurs systèmes d'IA avec du matériel d'entraînement généré par les utilisateurs.

Le mois dernier, Meta avait commencé à informer ses utilisateurs d'un prochain changement dans sa politique de confidentialité, lui donnant le droit d'utiliser le contenu public sur Facebook et Instagram pour entraîner son IA, y compris les commentaires, interactions avec les entreprises, mises à jour de statut, photos et légendes associées. L'entreprise arguait de la nécessité de refléter la diversité linguistique, géographique et culturelle des personnes en Europe.

Des associations de défense de la vie privée montent au créneau

Ces changements, qui devaient entrer en vigueur le 26 juin, ont suscité la réaction de l'organisation activiste à but non lucratif NOYB ("none of your business"). Celle-ci a déposé 11 plaintes auprès de pays de l'UE, arguant que Meta enfreint divers aspects du RGPD, notamment sur la question du consentement explicite des utilisateurs pour le traitement de leurs données personnelles.

Pour tirer le meilleur parti de l'IA générative et des opportunités qu'elle offre, il est crucial que le public puisse avoir confiance dans le respect de ses droits à la vie privée dès le départ.

Stephen Almond, directeur exécutif de l'ICO pour le risque réglementaire

Un processus d'opt-out complexe et peu transparent

Bien que Meta ait envoyé plus de 2 milliards de notifications informant les utilisateurs des changements à venir, beaucoup sont passées inaperçues au milieu des nombreuses autres alertes. Et pour ceux qui ont vu la notification, rien n'indiquait clairement la possibilité de s'opposer ou de se désinscrire, la procédure nécessitant de remplir un formulaire d'objection où l'utilisateur devait justifier sa demande.

L'emplacement du formulaire d'objection dans les paramètres du compte s'avérait également un véritable parcours du combattant, noyé parmi de nombreux liens et nécessitant de lire plus de 1100 mots pour y accéder. Un processus bien loin d'un opt-out clair et direct.

Une décision attendue, mais un retour à la case départ pour Meta

Il semblait donc probable que les régulateurs mettent un coup d'arrêt aux plans de Meta, surtout au vu du processus d'autorisation utilisateur plus que discutable mis en place. Dans un billet de blog mis à jour, le directeur de l'engagement mondial de Meta pour la politique de confidentialité, Stefano Fratta, a exprimé la déception de l'entreprise suite à la demande de la DPC.

C'est un pas en arrière pour l'innovation et la compétitivité européennes dans le développement de l'IA, retardant encore les bénéfices de l'IA pour les citoyens européens.

Stefano Fratta, Meta

Malgré ce revers, Meta se dit confiant dans la conformité de son approche avec les lois et réglementations européennes. L'entreprise souligne également que l'entraînement de l'IA n'est pas unique à ses services et qu'elle est plus transparente que beaucoup de ses concurrents de l'industrie.

Si les tentatives de Meta d'entraîner son IA sur le contenu public des utilisateurs en Europe sont pour l'instant gelées, nul doute que le sujet reviendra sur la table après consultation de la DPC et de l'ICO, en espérant cette fois un processus d'autorisation utilisateur plus transparent et respectueux. La course à l'IA ne fait que commencer, mais elle devra composer avec le cadre réglementaire strict de l'Europe en matière de protection des données.

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