Michelin accompagne ses salariés lors des fermetures d’usines

L'annonce des fermetures des sites Michelin de Cholet et Vannes a sonné comme un coup de tonnerre pour les 1254 salariés concernés. Mais le géant du pneumatique entend bien accompagner au mieux ses employés dans cette période difficile. Plusieurs options leur sont proposées : une mobilité interne vers d'autres sites du groupe, une reconversion professionnelle ou un départ à la retraite pour les plus âgés.

Une volonté affichée de garder les salariés dans le groupe

Fait marquant, près de 15% des salariés ont d'ores et déjà exprimé leur souhait de rester chez Michelin, un taux bien plus élevé qu'à l'accoutumée selon la direction. Il faut dire que beaucoup, notamment à Cholet, ont déjà connu une première mutation par le passé. La perspective de poursuivre leur carrière dans le groupe, même si cela implique un déménagement, semble donc les séduire.

Des aides à la reconversion

Mais tous n'ont pas cette possibilité ou ce désir. Pour la majorité des salariés, c'est donc vers une reconversion qu'il faudra se tourner. Michelin promet un accompagnement personnalisé et des aides financières conséquentes :

• Pour un employé de 45 ans avec 20 ans d'ancienneté touchant 30 000€ par an, jusqu'à 2,4 années de salaire.
• Pour un salarié de 40 ans avec 15 ans d'ancienneté à 40 000€ annuels, 1,8 année de salaire.

Des montants qui pourraient encore être revus à la hausse au fil des négociations qui s'ouvrent.

Un calendrier social chargé

Car le dialogue social va battre son plein dans les prochains mois. Après un premier CSCE " chargé en émotions" mi-novembre et une réunion sur les modalités début décembre, les vraies négociations débuteront les 17 et 18 décembre. Elles s'étaleront ensuite jusqu'en mars avant une consultation finale du CSEC le 24 mars.

L'objectif affiché par la direction est clair :

100% de nos salariés savent que nous les accompagnerons jusqu'à ce qu'ils aient tous trouvé une solution au terme du plan.

– Pierre-Alexandre Anstett, directeur du personnel Michelin France

Un long processus

La production sur les deux sites concernés devrait s'arrêter à l'été 2025, avant une fermeture définitive un an plus tard, laissant le temps de mettre en œuvre les mesures négociées. Il faudra faire preuve de patience et laisser le temps au dialogue social de faire son œuvre.

Car au-delà des enjeux humains, c'est aussi tout un pan de l'histoire industrielle française qui s'apprête à tourner une page importante. Michelin, fierté nationale et fleuron de notre industrie, doit réussir cette délicate transition. L'avenir de centaines de salariés et de leurs familles en dépend.

Un défi immense, à la hauteur de ce géant mondial du pneumatique. Mais en se donnant les moyens d'un dialogue social approfondi et en proposant des solutions individualisées à ses salariés, Michelin semble décidé à assumer ses responsabilités. Une attitude qui devrait servir d'exemple à tous les grands groupes confrontés aux restructurations industrielles.