Morgan Stanley quitte l’alliance bancaire pour le climat

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janvier 3, 2025

Morgan Stanley quitte l’alliance bancaire pour le climat

Dans un contexte où la finance se veut de plus en plus verte, le dernier retrait en date de la Net-Zero Banking Alliance (NZBA) suscite des interrogations. En effet, la banque d'investissement américaine Morgan Stanley vient d'annoncer qu'elle quittait cette coalition mondiale des banques engagées dans la lutte contre le changement climatique. Un choix fort qui traduit les défis auxquels font face les acteurs financiers dans leur volonté d'accompagner la transition écologique.

Les raisons d'une défection inattendue

Si Morgan Stanley assure que son engagement pour aider le monde à atteindre la neutralité carbone reste intact, la banque n'a pas détaillé les motivations derrière cette décision soudaine. Cette sortie s'inscrit néanmoins dans une tendance plus large, Morgan Stanley emboîtant le pas à d'autres géants bancaires américains comme Citigroup, Bank of America, Wells Fargo et Goldman Sachs, qui ont récemment tourné le dos à la NZBA.

Certains y voient la pression croissante de responsables politiques républicains aux États-Unis, accusant les banques membres de cette alliance de brider le financement des entreprises de combustibles fossiles en enfreignant les règles de concurrence. Une critique rejetée en bloc par les principaux intéressés.

L'ambition climatique des banques en question

Au-delà des pressions politiques, ce retrait pose la question de la sincérité et de la faisabilité des engagements climatiques pris par le secteur financier. Lancée en 2021, la Net-Zero Banking Alliance rassemble plus de 100 banques dans le monde, qui se sont engagées à aligner leurs portefeuilles de prêts et d'investissements sur l'objectif de neutralité carbone d'ici 2050. Un défi colossal qui implique une profonde transformation des modèles et une réorientation des flux financiers.

Comme le souligne Morgan Stanley, l'enjeu est d'aider leurs clients à décarboner leurs activités, en leur apportant conseils et capitaux. Mais dans les faits, la transition des portefeuilles se heurte à de nombreux obstacles :

  • Des entreprises encore largement dépendantes des énergies fossiles et peu enclines à changer de cap rapidement
  • Des technologies bas carbone pas toujours matures ou compétitives
  • Des politiques publiques envoyant des signaux contradictoires

Concilier rentabilité financière et impact climatique

Surtout, les banques doivent composer avec leurs propres impératifs de rentabilité et de gestion des risques. Réduire trop vite les financements aux industries polluantes, c'est mettre en péril des pans entiers de leur activité et s'exposer à des pertes. Sans parler du risque réputationnel et des attaques de greenwashing si les actes ne sont pas à la hauteur des paroles.

Nous souhaitons contribuer à la décarbonation de l'économie réelle en fournissant à nos clients les conseils et les capitaux nécessaires pour transformer les modèles d'entreprise et réduire l'intensité des émissions de carbone.

Communiqué de Morgan Stanley

Face à ces défis, certaines banques semblent vouloir reprendre la main sur leur stratégie climatique, hors des cadres contraignants comme celui de la NZBA. Morgan Stanley promet ainsi de continuer à rendre compte de ses efforts pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions liées à ses prêts. Mais en solo, sans la pression des pairs et de la société civile.

Un signal inquiétant pour la finance durable ?

Ce retrait sonne-t-il le glas des alliances volontaires pour le climat ? Probablement pas. De nombreuses banques restent engagées dans la NZBA ou d'autres initiatives comme les Principes pour une Banque Responsable. Et la pression sociétale et réglementaire pour verdir la finance ne faiblit pas, bien au contraire, avec notamment les nouvelles exigences de reporting extra-financier.

Mais cette défection envoie un message troublant sur la capacité et la volonté réelle du secteur à être un moteur de la transition bas carbone. Elle révèle les tensions et contradictions d'un système financier pris entre urgence climatique et business as usual. Et souligne la nécessité d'une régulation plus forte pour accélérer et encadrer la décarbonation de la finance.

Car au fond, le défi n'est pas tant technique que politique. Il interroge le rôle et la responsabilité des banques dans les transformations profondes de nos économies qu'appelle la crise écologique. Un défi immense, qui ne pourra être relevé sans une mobilisation collective et des choix courageux. Le chemin sera long et semé d'embûches, comme le montre le revirement de Morgan Stanley. Mais il en va de notre capacité à construire un avenir soutenable et désirable pour toutes et tous.

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