Next emballage: Une PME en route vers la décarbonation

Alors que la directive européenne CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) s'applique depuis le début de l'année 2024 aux entreprises de plus de 500 salariés, une PME charentaise de l'emballage plastique a décidé de prendre les devants. Next emballage, groupe spécialisé dans le thermoformage, vient de réaliser un bilan carbone complet afin d'identifier les leviers pour réduire son impact environnemental.

Un bilan carbone exhaustif, une démarche rare pour une PME

Lancée dès 2018 par Antoine Pontaillier, le PDG de Next emballage, cette initiative « volontaire et engagée » a été quelque peu retardée par la crise sanitaire. Elle n'en reprend que plus de sens aujourd'hui, à l'heure où la CSRD vient redéfinir les obligations de reporting environnemental des entreprises.

Couvrant les scopes 1, 2 et 3 des émissions de gaz à effet de serre, ce bilan carbone exhaustif est suffisamment rare dans le secteur de l'emballage pour être souligné, a fortiori chez une PME. Il permet à Next emballage d'identifier précisément les postes les plus émetteurs et donc les principaux leviers de réduction.

56% des émissions liées aux matières premières

Premier enseignement : sur les 17 147 tonnes d'équivalent CO2 émises par le groupe (soit l'équivalent de 1 732 foyers français), 56% sont liées à l'utilisation de matières premières, principalement le PET (polyéthylène téréphtalate). Viennent ensuite les « scraps », c'est à dire la fin de vie des produits, qui représentent 25% des émissions.

Le fret, quant à lui, ne pèse que 3%. Un résultat étonnant de prime abord, mais cohérent avec la volonté affichée du dirigeant de maintenir un fort ancrage territorial. Les trois usines du groupe sont en effet implantées à Nersac (Charente), Mur-de-Sologne (Loir-et-Cher) et Les Échelles (Savoie).

Mobiliser les équipes, un défi quotidien

Au-delà de l'aspect environnemental, ce bilan carbone met en lumière des enjeux sociaux et managériaux. Ainsi, les déplacements du personnel représentent une part non négligeable des émissions, dans ces zones peu denses où les alternatives à la voiture individuelle sont limitées.

Plus largement, Antoine Pontaillier souligne la difficulté à mobiliser les équipes au quotidien sur ces sujets, compte tenu de « niveaux de maturité très hétérogènes ». Un défi de management qui vient s'ajouter à celui de la décarbonation.

Des actions concrètes pour réduire l'empreinte carbone

Fort de ce diagnostic, Next emballage s'engage dans une « stratégie progressive et ambitieuse » de réduction de son impact. Parmi les principaux leviers identifiés :

• Poursuivre l'amincissement des barquettes pour limiter la quantité de matière première utilisée
• Augmenter la part de plastique recyclé dans la production
• Collaborer avec les fournisseurs pour décarboner la chaîne de fabrication (scope 3)
• Tester des matériaux alternatifs pour réduire la dépendance aux ressources fossiles

Une feuille de route ambitieuse mais réaliste selon Antoine Pontaillier, qui souhaite concentrer les efforts sur les actions les plus porteuses. « Être vertueux est un devoir envers les clients et la société » martèle-t-il.

L'avenir de l'emballage passera par la décarbonation

Avec cette démarche volontaire, la PME charentaise espère aussi prendre de l'avance sur ses concurrents, à l'heure où la CSRD rebat les cartes du reporting environnemental. Un enjeu de compétitivité qui se double d'une vision à long terme pour le dirigeant :

Les entreprises de l'emballage n'échapperont pas à la décarbonation. C'est une tendance de fond qu'il nous faut intégrer dès maintenant dans nos stratégies et nos investissements.

Antoine Pontaillier, PDG de Next emballage

Un engagement environnemental qui se traduira concrètement dans les futurs projets industriels du groupe. Qu'il s'agisse de la construction d'un nouveau site en Savoie ou de la reconversion d'une usine de masques chirurgicaux en Charente, la décarbonation sera placée au cœur des process.

En montrant la voie, Next emballage prouve qu'une PME, même sur un marché aussi concurrentiel que celui de l'emballage plastique, peut s'engager dans une démarche environnementale ambitieuse. Un exemple à suivre pour tout un secteur.