Nobian, le chimiste néerlandais “zéro carbone” en passe d’être vendu
La chimie n'a pas toujours eu bonne presse en matière d'environnement. Mais les choses changent, comme en témoigne le parcours remarquable de Nobian. Ce fleuron néerlandais de la chimie, encore peu connu du grand public, pourrait bien devenir dans les prochains mois le nouvel étendard de la chimie verte en Europe. Actuellement détenu par les fonds d'investissement Carlyle et GIC, Nobian serait sur le point d'être cédé, avec une valorisation estimée à 3 milliards d'euros. L'occasion de braquer les projecteurs sur cette pépite qui trace discrètement son sillon vers une chimie décarbonée et durable.
Nobian, un concentré de savoir-faire "zéro carbone"
Vous n'avez peut-être jamais entendu parler de Nobian, et pourtant, ce chimiste est un poids lourd du secteur. Avec près de 1 600 employés et 1 milliard d'euros de chiffre d'affaires, le groupe néerlandais est un acteur majeur sur le marché des produits chimiques essentiels, tels que :
- Le sel
- Le chlore et la soude
- L'hydrogène vert
La force de Nobian ? Un double savoir-faire unique, alliant l'extraction minière et l'électrolyse. Grâce à ses 3 sites d'extraction de sel et ses 5 unités d'électrolyse répartis entre les Pays-Bas, l'Allemagne et le Danemark, le groupe maîtrise l'ensemble de sa chaîne de valeur. Une intégration verticale qui lui permet aujourd'hui de se positionner comme un champion de la chimie "zéro carbone".
L'hydrogène vert, fer de lance de la stratégie de Nobian
Le véritable joyau de Nobian, c'est incontestablement son expertise dans la production d'hydrogène décarboné par électrolyse de l'eau. Un procédé propre et durable, qui s'inscrit pleinement dans la stratégie de transition énergétique de l'Europe. En misant sur l'hydrogène vert, Nobian se positionne sur un marché hautement stratégique et porteur, alors que l'UE vise 40 GW de capacités d'électrolyse en 2030.
L'hydrogène vert est la clé pour décarboner des pans entiers de notre industrie. C'est un levier majeur de notre stratégie climat.
Michael Koenig, CEO de Nobian
Cap sur les batteries lithium "vertes"
Mais l'hydrogène n'est pas le seul cheval de bataille de Nobian dans sa quête de durabilité. Le groupe a annoncé en mai dernier un partenariat stratégique avec la start-up germano-australienne Vulcan Energy. Objectif : développer la première usine européenne de lithium "zéro carbone" pour batteries de véhicules électriques.
Un projet ambitieux et novateur, qui s'appuiera sur un procédé d'extraction et de purification durable du lithium, couplé à l'utilisation de chaleur géothermique. De quoi fournir aux constructeurs automobiles européens un approvisionnement local, sécurisé et décarboné en ce métal critique pour l'électrification des transports. Avec ce projet, Nobian démontre une nouvelle fois sa capacité d'innovation et sa volonté d'être un acteur moteur de la transition écologique.
Une entreprise en phase avec les enjeux de demain
À l'heure où la lutte contre le réchauffement climatique est devenue un impératif absolu, l'industrie chimique se doit d'évoluer pour réduire drastiquement son empreinte environnementale. Avec son positionnement unique sur la chimie verte et son engagement résolu en faveur de la décarbonation, Nobian apparaît particulièrement bien armé pour relever ce défi.
Sa valorisation à 3 milliards d'euros, dans le cadre de sa potentielle cession par Carlyle et GIC, témoigne de l'attractivité des modèles durables et innovants dans un monde en pleine mutation. Nul doute que le futur acquéreur misera sur ces atouts pour accélérer encore la transformation verte du secteur. La chimie du 21ème siècle sera décarbonée, circulaire et high-tech. Et Nobian compte bien en être l'un des fers de lance en Europe.