Nokia chute en Bourse malgré des perspectives positives
Comment expliquer la dégringolade de 6,5% de l'action Nokia à la bourse d'Helsinki ce jeudi matin ? Le géant finlandais des télécoms a pourtant publié des résultats trimestriels globalement en ligne avec les attentes du marché. Mais un chiffre fait tache : le bénéfice d'exploitation a plongé de 32% au 2e trimestre, grevé par la faiblesse de la demande en équipements 5G.
Le marché indien marque le pas, les États-Unis en renfort
Nokia paie le ralentissement du rythme d'investissements dans la 5G en Inde, l'un de ses principaux marchés. Après une croissance rapide l'an dernier, les ventes y ont chuté de 18% sur un an. Une baisse que n'a pas pu compenser la bonne tenue du segment de la fibre optique outre-Atlantique.
Le PDG de Nokia, Pekka Lundmark, se veut néanmoins rassurant. Il table sur une accélération "significative" de l'activité au second semestre, portée par la reprise des commandes en Amérique du Nord. Le programme "Buy America" et ses 42 milliards de dollars pour déployer le très haut débit devrait doper la demande.
Cela crée une dynamique supplémentaire intéressante pour nous, car nous sommes clairement les premiers à proposer un portefeuille de produits compatible avec les exigences du programme 'Buy America'.
Pekka Lundmark, PDG de Nokia
Ericsson, le rival suédois, affiche un optimisme similaire
Nokia n'est pas le seul à miser sur un rebond. La semaine dernière, son grand concurrent Ericsson tenait un discours comparable, jugeant que la reprise prenait plus de temps que prévu, mais que les ventes finiraient par redécoller.
Comme le suédois, la firme finlandaise paie les pots cassés de la décrue des investissements télécoms. Les deux groupes ont dû sabrer dans leurs effectifs, supprimant des milliers de postes pour s'adapter à la conjoncture dégradée.
Malgré le trou d'air, Nokia maintient ses prévisions annuelles
Malgré ce nouveau revers boursier, Nokia ne dévie pas de sa feuille de route. Le management maintient ses perspectives pour l'ensemble de l'année, pariant sur une nette embellie de la conjoncture au cours des prochains mois.
- Les ventes devraient s'accélérer de manière significative au second semestre
- L'Amérique du Nord sera le principal moteur de croissance grâce au plan "Buy America"
- Nokia se dit le mieux placé pour répondre aux exigences du programme américain
Les investisseurs restent pour l'heure circonspects. Tout l'enjeu pour Nokia sera de concrétiser ce rebond tant attendu des ventes, et le plus tôt sera le mieux pour rassurer les marchés. Une chose est sûre : le géant nordique des télécoms n'a pas droit à l'erreur s'il veut regagner la confiance des analystes et des actionnaires.