Nokia et Honeywell Boostent le Quantique au Québec avec Numana

Saviez-vous que l’essor des ordinateurs quantiques pourrait un jour rendre nos systèmes de sécurité actuels obsolètes ? Dans un monde où la technologie évolue à une vitesse fulgurante, le Québec se positionne comme un pionnier grâce à une alliance inattendue. Numana, une organisation québécoise à but non lucratif, vient de sceller un partenariat stratégique avec deux géants technologiques, Nokia et Honeywell, pour façonner l’avenir des communications sécurisées. Cette collaboration, annoncée le 24 mars 2025, promet de révolutionner la manière dont les entreprises protègent leurs données face aux menaces émergentes.

Une alliance pour l’avenir quantique

À l’heure où les tensions géopolitiques redessinent les priorités mondiales, la sécurité des communications devient un enjeu crucial. Numana, en s’associant à Nokia, expert finlandais des télécommunications, et à Honeywell, géant américain de la technologie, mise sur une approche proactive. Leur objectif ? Développer des réseaux de communication dits **quantiques sécurisés**, capables de résister aux capacités de calcul hors normes des futures machines quantiques.

Le banc d’essai Kirq : un terrain d’expérimentation unique

Au cœur de ce projet se trouve le *Kirq Quantum Communication Testbed*, une plateforme expérimentale pilotée par Numana. Ce banc d’essai permet aux entreprises québécoises de tester des technologies quantiques sans perturber leurs infrastructures existantes. Nokia y apporte son savoir-faire en réseaux cryptographiques avancés, tandis que Honeywell enrichit le dispositif avec ses solutions de chiffrement quantique. Une combinaison qui pourrait changer la donne.

Concrètement, le Kirq se déploie à travers trois hubs au Québec : Sherbrooke et Montréal, déjà opérationnels, et Québec, attendu pour fin 2025. Ces centres offrent un espace collaboratif où chercheurs et entreprises peaufinent des solutions innovantes. Par exemple, l’Université de Sherbrooke y mène des travaux sur des transducteurs quantiques hybrides, tandis que Polytechnique Montréal explore des matériaux moléculaires quantiques.

Pourquoi le quantique change tout

Les ordinateurs quantiques, avec leur puissance de calcul exponentielle, menacent les méthodes de chiffrement traditionnelles comme le RSA ou l’AES. Ces systèmes, qui protègent aujourd’hui nos données bancaires ou nos communications gouvernementales, pourraient être décryptés en un clin d’œil par une machine quantique mature. Face à ce risque, les réseaux **quantiques sécurisés** s’imposent comme une réponse essentielle.

« Dieu sait qu’en ce contexte géopolitique actuel, il est essentiel de disposer de ces capacités pour des communications sécurisées. »

– Christine Fréchette, Ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie du Québec

Cette déclaration, prononcée lors d’une conférence de presse, reflète l’urgence ressentie par les décideurs. Le partenariat avec Nokia et Honeywell s’inscrit d’ailleurs dans la *Stratégie quantique nationale* du Canada, visant à bâtir un réseau de communication sécurisé à l’échelle du pays.

Un écosystème québécois en pleine effervescence

Le Québec ne part pas de zéro. Grâce à des investissements conjoints des gouvernements provincial et fédéral – plus de 10 millions de dollars entre 2022 et 2023 – le Kirq est devenu une réalité. Sherbrooke, avec sa *Zone d’innovation quantique DistriQ*, s’affirme comme un pôle majeur. Des startups comme Nord Quantique ou Qubic Technologies y ont élu domicile, attirées par un environnement propice à l’innovation.

Numana, en tant que « macro-accélérateur », joue un rôle clé. En plus de Nokia et Honeywell, des acteurs comme Bell et TELUS soutiennent le projet en fournissant des infrastructures, notamment des réseaux de fibre optique. Cette synergie entre public, privé et académique fait du Québec un modèle à suivre.

Une réponse aux critiques sur les partenariats étrangers

Certains s’interrogent : pourquoi collaborer avec des entreprises étrangères comme Honeywell, alors que le Canada fait face à des tensions commerciales avec les États-Unis ? Christine Fréchette a balayé ces inquiétudes, soulignant que le problème réside dans la politique tarifaire américaine, pas dans les entreprises elles-mêmes. « Si elles s’implantent au Québec et nous font avancer, nous les soutiendrons », a-t-elle affirmé.

François Borrelli, président sortant de Numana, a ajouté que le Kirq, en tant que plateforme expérimentale, ne manipule pas de données sensibles. Le risque pour la sécurité locale est donc inexistant, selon lui. Une position qui rassure, alors que le Québec déploie par ailleurs 50 millions de dollars en prêts pour soutenir les entreprises touchées par les tarifs.

Les bénéfices pour les entreprises québécoises

Ce partenariat ne se limite pas à la recherche. Numana prévoit aussi des programmes de formation pour aider les entreprises à adopter ces technologies. Les bénéfices potentiels sont nombreux :

• Protéger les données contre les cyberattaques quantiques.
• Renforcer la compétitivité grâce à des réseaux ultra-sécurisés.
• Attirer des talents et des investissements dans le secteur tech.

Pour une PME, par exemple, intégrer ces solutions pourrait signifier une longueur d’avance sur des marchés de plus en plus exigeants en matière de sécurité.

Un modèle d’innovation collaborative

Ce qui rend ce projet unique, c’est sa capacité à réunir des acteurs variés. Des géants technologiques aux startups locales, en passant par les universités, chacun apporte sa pierre à l’édifice. Catherine Gentilcore, nouvelle PDG de Numana depuis février 2025, incarne cette vision. Sous sa direction, l’organisation ambitionne de faire du Québec un leader mondial en cryptographie quantique.

Le modèle pourrait même inspirer d’autres régions. Alors que le monde scrute les avancées quantiques, le Québec prouve qu’une collaboration bien orchestrée peut transformer une menace en opportunité.

Vers un avenir sécurisé et innovant

En somme, l’alliance entre Numana, Nokia et Honeywell n’est pas qu’une prouesse technique. Elle symbolise une ambition : faire du Québec un acteur incontournable de la révolution quantique. Entre sécurité renforcée, formation des entreprises et rayonnement international, les retombées pourraient être immenses. Reste à voir comment cette initiative évoluera dans un monde en constante mutation.