Nomination de Christiane Lambert à la tête de la FICT
Le monde agricole est en ébullition ! Après avoir conquis la présidence de l'Ania via Jean-François Loiseau d'Axéréal, les agriculteurs placent un nouveau pion avec l'arrivée de Christiane Lambert à la tête de la Fédération française des industriels charcutiers, traiteurs, transformateurs de viandes (FICT). L'ancienne patronne du syndicat agricole majoritaire FNSEA succède ainsi à Martine Leguille-Balloy. Une nomination qui en dit long sur l'influence grandissante du monde paysan dans l'agroalimentaire.
L'agriculture s'impose dans l'industrie alimentaire
Début 2024, c'est Jean-François Loiseau, président de la coopérative Axéréal, qui prenait la tête de l'Association nationale des industries alimentaires (Ania). Quelques mois plus tard, rebelote avec la nomination de Christiane Lambert, éleveuse de porcs, à la présidence de la FICT. Pas de doute, les agriculteurs sont déterminés à peser dans les orientations de l'industrie agroalimentaire :
Je suis convaincue qu'il ne peut y avoir d'agriculture forte sans industrie forte.
– Christiane Lambert, nouvelle présidente de la FICT
Un message on ne peut plus clair, dans le sillage des mobilisations paysannes qui ont secoué le pays en début d'année. Les agriculteurs veulent reprendre la main, de la fourche à la fourchette.
Une experte ès syndicalisme aux manettes
Avec Christiane Lambert, la FICT s'adjoint les services d'une fine connaisseuse des arcanes syndicales. Outre son expérience à la tête de la FNSEA entre 2017 et 2023, la nouvelle patronne maîtrise parfaitement les rouages européens en tant que présidente de la Copa Cogeca depuis 2019, l'alter ego de la FNSEA à Bruxelles.
Autant dire que les entreprises de charcuterie-traiteur, à l'image de Fleury Michon, disposeront d'une porte-parole de poids pour défendre leurs intérêts. Car la tâche s'annonce ardue pour redresser un secteur plombé par la hausse du prix du porc et la difficulté de répercuter les coûts.
Cap sur la souveraineté alimentaire
Au-delà de la situation conjoncturelle, Christiane Lambert aura à cœur de renforcer les liens entre agriculteurs et industriels. L'objectif : bâtir des filières solides et résilientes, à même d'assurer la souveraineté alimentaire du pays. Un défi de taille qui nécessitera de concilier les intérêts des différents maillons.
Gageons que l'expérience et la pugnacité de celle qui a ferraillé quatre ans durant à la tête de la FNSEA seront des atouts précieux pour y parvenir. Les acteurs de la charcuterie-traiteur peuvent se réjouir : avec Christiane Lambert, ils disposent d'une présidente de choc pour porter haut et fort la voix de leur secteur !
