Norlin Révolutionne la Transformation du Lin en Normandie

Imaginez un champ doré de lin ondulant sous le vent normand, une matière première ancestrale qui se transforme en une solution d’avenir pour remplacer le plastique. C’est dans ce décor que Norlin, une entreprise familiale originaire des Hauts-de-France, a décidé de poser ses valises. En juin 2025, elle a lancé la construction d’une usine révolutionnaire à Malleville-sur-le-Bec, dans l’Eure, pour se lancer dans la transformation du lin. Ce projet ambitieux marque un tournant pour cette PME, jusqu’alors spécialisée dans la commercialisation de cette fibre naturelle, et illustre une ambition plus large : faire du lin un pilier de l’économie circulaire.

Norlin : Une Nouvelle Ère pour le Lin en Normandie

La Normandie, avec ses terres fertiles et son savoir-faire agricole, produit près de 40 % du lin mondial. Norlin a choisi ce territoire stratégique pour implanter une usine de 3000 m², dédiée à la transformation de cette plante aux multiples usages. Ce déménagement n’est pas anodin : il s’agit d’un virage stratégique, passant de la simple vente de fibres à une production industrielle innovante. Avec un investissement de cinq millions d’euros, Norlin se positionne comme un acteur clé dans un secteur en pleine effervescence.

Pourquoi le Lin ? Une Matière aux Multiples Facettes

Le lin n’est pas seulement une plante élégante qui habille les champs normands. Ses fibres, issues d’un processus complexe, sont une alternative durable au plastique dans des secteurs variés : textile, isolation, composites pour l’automobile ou encore l’aéronautique. Écologique, léger et résistant, le lin répond aux exigences d’un marché en quête de solutions durables. De plus, l’anas de lin, sous-produit de la transformation, trouve des applications dans les panneaux agglomérés ou comme combustible pour les chaudières biomasse.

« Le lin est une ressource d’avenir, capable de répondre aux défis environnementaux tout en offrant des performances techniques exceptionnelles. »

– Loïc Charron, dirigeant de Norlin

Norlin ne se contente pas de surfer sur la vague verte. En se lançant dans la deuxième transformation – après le teillage, qui consiste à extraire les fibres de la tige – l’entreprise vise à produire des fibres courtes pour le textile (75 % de sa production) et des applications techniques comme les composites. Cette diversification permet à Norlin de toucher des marchés variés, de l’ultralocal à l’export, notamment en Inde et en Chine.

Un Projet Industriel Ambitieux

L’usine de Malleville-sur-le-Bec, dont la mise en service est prévue pour janvier 2026, est conçue pour transformer 4000 tonnes de lin par an dans un premier temps. Mais Norlin voit grand : dès 2028, deux lignes de production supplémentaires pourraient voir le jour, augmentant la capacité et créant une dizaine d’emplois supplémentaires. Actuellement, l’entreprise compte multiplier ses effectifs, passant de un à dix salariés grâce à ce projet.

Ce développement s’accompagne d’une ambition économique claire. Avec un chiffre d’affaires de 22 millions d’euros en 2024, Norlin table sur une augmentation de 12 millions d’euros grâce à la transformation. Cette croissance repose sur une demande mondiale croissante, où l’offre peine à suivre. « Le marché est dynamique, et nous voulons accompagner cette croissance », confie Loïc Charron.

Une Réponse aux Enjeux Écologiques

Le lin s’inscrit parfaitement dans les objectifs de décarbonation et de relocalisation industrielle. Contrairement aux matériaux synthétiques, sa culture nécessite peu d’eau et d’intrants chimiques. En Normandie, berceau du lin, Norlin bénéficie d’un écosystème favorable, avec des agriculteurs expérimentés et une filière bien établie. Cette proximité réduit l’empreinte carbone liée au transport et renforce l’attractivité du Made in France.

Voici les principaux atouts du lin dans une logique d’économie circulaire :

• Ressource renouvelable, cultivée localement.
• Faible impact environnemental comparé aux fibres synthétiques.
• Applications variées, du textile aux composites high-tech.
• Valorisation des sous-produits comme l’anas pour la biomasse.

En s’engageant dans ce projet, Norlin ne se contente pas de produire. L’entreprise veut devenir un acteur de référence dans la transition écologique, en proposant des alternatives durables aux matériaux polluants. Les composites à base de lin, par exemple, séduisent des industries exigeantes comme l’automobile et l’aéronautique, où légèreté et résistance sont cruciales.

Un Modèle Économique à l’Échelle Mondiale

Norlin ne se limite pas au marché local. Avec 50 % de ses clients en Inde, 25 % en Europe et le reste en Chine, l’entreprise s’inscrit dans une logique d’exportation tout en valorisant une production normande. Cette dualité – ancrage local et ambition globale – est au cœur de sa stratégie. L’usine de Malleville-sur-le-Bec deviendra un hub pour répondre à la demande internationale, tout en renforçant l’attractivité économique de l’Eure.

« Notre usine permettra de répondre à une demande mondiale croissante, tout en valorisant le savoir-faire normand. »

– Loïc Charron, dirigeant de Norlin

Ce positionnement est d’autant plus pertinent que le lin connaît un regain d’intérêt à l’échelle mondiale. Les consommateurs, sensibles aux enjeux environnementaux, plébiscitent des produits durables, tandis que les industriels cherchent des alternatives aux matériaux traditionnels. Norlin, avec son usine, se place au carrefour de ces tendances.

Les Défis à Relever

Tout projet ambitieux comporte son lot de défis. Pour Norlin, le principal obstacle réside dans la montée en compétences. Passer de la commercialisation à la transformation industrielle nécessite un savoir-faire technique pointu. L’entreprise prévoit donc de former ses équipes et de collaborer avec des experts locaux pour garantir la qualité de sa production. De plus, l’extension prévue en 2028 demandera des investissements supplémentaires, un pari sur l’avenir dans un contexte économique incertain.

Un autre défi concerne la logistique. Bien que la Normandie soit un hub idéal pour le lin, la gestion des flux internationaux – notamment vers l’Inde et la Chine – exige une organisation sans faille. Norlin devra optimiser ses chaînes d’approvisionnement pour rester compétitive tout en maintenant son engagement écologique.

Un Avenir Prometteur pour Norlin et le Lin

Le projet de Norlin dépasse la simple création d’une usine. Il incarne une vision : celle d’une industrie plus verte, ancrée dans les territoires et tournée vers l’innovation. En misant sur le lin, Norlin s’inscrit dans une dynamique de relocalisation et de durabilité, tout en répondant aux besoins d’un marché mondial. Les perspectives sont alléchantes : création d’emplois, augmentation du chiffre d’affaires et contribution à la transition écologique.

Voici un résumé des impacts attendus du projet :

• Production initiale de 4000 tonnes de fibres par an.
• Création de 10 emplois dès 2026, puis 10 supplémentaires en 2028.
• Augmentation du chiffre d’affaires de 12 millions d’euros.
• Valorisation du lin normand à l’échelle locale et internationale.

En conclusion, Norlin ne se contente pas de transformer du lin. L’entreprise redéfinit les contours d’une industrie durable, où innovation et respect de l’environnement vont de pair. À Malleville-sur-le-Bec, un champ de lin pourrait bien devenir le symbole d’une révolution verte, portée par une PME audacieuse. Et si le lin, cette plante millénaire, était la clé d’un avenir plus durable ?