Octavia Carbon : La startup Kenyane qui capte le CO2 de l’air

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Innovationsfr
octobre 16, 2024

Octavia Carbon : La startup Kenyane qui capte le CO2 de l’air

Face à l'urgence climatique, les innovations technologiques pour capter les gaz à effet de serre de l'atmosphère se multiplient à travers le monde. En Afrique, c'est la startup kenyane Octavia Carbon qui ouvre la voie avec sa technologie de capture directe du carbone dans l'air (Direct Air Capture ou DAC en anglais).

Une technologie innovante pour capter et stocker le carbone

Fondée il y a deux ans, Octavia Carbon conçoit des machines DAC qui capturent le dioxyde de carbone, principal gaz responsable du réchauffement climatique, directement dans l'air ambiant. Le CO2 ainsi capté est ensuite liquéfié puis injecté dans des roches volcaniques poreuses en sous-sol, où il se minéralise de façon permanente.

Après une phase de développement, les deux premières machines d'Octavia sont opérationnelles depuis février et peuvent déjà capter 50 tonnes de CO2 par an. La startup compte déployer de nouveaux appareils pour atteindre une capacité de capture de 1 500 tonnes annuelles dès 2025.

Un partenariat stratégique pour le stockage

Pour stocker le CO2 capturé de façon pérenne, Octavia Carbon s'est associée à l'entreprise Cella Mineral Storage. Cette dernière se chargera d'injecter le carbone liquéfié dans les roches basaltiques du Rift est-africain, une zone géologique propice présente au Kenya.

La géologie du Kenya est unique grâce à la vallée du Rift. Les roches volcaniques poreuses peuvent stocker d'immenses quantités de CO2. Rien qu'au Kenya, on pourrait y séquestrer tout le CO2 émis par l'humanité jusqu'à aujourd'hui.

– Martin Freimüller, co-fondateur et CEO d'Octavia Carbon

Ce procédé accélère un phénomène naturel de minéralisation du CO2 au contact de certains minéraux. Les premières injections du carbone capturé par Octavia devraient avoir lieu avant fin 2024, une première mondiale.

Le Kenya, un écosystème favorable aux technologies climat

Au-delà de sa géologie propice, le Kenya dispose aussi d'importantes ressources en énergies renouvelables, notamment la géothermie, essentielles pour alimenter le procédé énergivore de capture directe du carbone. Un avantage compétitif certain pour Octavia Carbon par rapport à ses homologues des pays développés qui ont souvent recours aux énergies fossiles.

Avec ses 60 employés dont 40 ingénieurs, la jeune pousse kenyane compte bien prouver que l'Afrique a un rôle clé à jouer dans la lutte contre le réchauffement. Son ambition : démocratiser la capture directe du carbone grâce à un modèle économique basé sur la vente de crédits carbone de haute qualité.

Une levée de fonds de 3,9 millions de dollars pour passer à l'échelle

Pour accélérer son développement, Octavia Carbon vient de boucler un tour de table de 3,9 millions de dollars mené par Lateral Frontiers et E4E Africa, avec la participation de Catalyst Fund, Launch Africa, Fondation Botnar et Renew Capital.

La startup a également sécurisé pour 1,1 million de dollars de pré-ventes de crédits carbone auprès d'une douzaine de clients, dont la plateforme danoise de compensation carbone Klimate. De quoi valider l'intérêt du marché pour sa solution, assez rare pour une entreprise à ce stade selon son CEO.

Avec ces nouveaux moyens, Octavia Carbon va pouvoir étoffer ses équipes, perfectionner sa technologie et déployer de nouvelles unités de capture pour atteindre son objectif de 1 500 tonnes de CO2 captées par an. Un premier pas encourageant, mais il faudra passer à l'échelle industrielle rapidement pour avoir un réel impact climatique.

D'après le Global Thermostat Survey, il existait 27 sites DAC dans le monde en 2021, pour une capacité de capture de seulement 0,01 mégatonne de CO2 par an. Les projections tablent sur 130 sites et 65 Mt/an dès 2030 pour espérer atteindre la neutralité carbone en 2050.

Le défi est immense mais les progrès techniques laissent espérer une baisse des coûts et un déploiement massif de ces technologies d'émissions négatives, cruciales pour contenir le réchauffement sous les 2°C. Avec des pionniers comme Octavia Carbon, le Kenya et l'Afrique pourraient bien devenir des acteurs incontournables de la révolution de la capture du carbone.

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