Oda, le géant norvégien de la livraison alimentaire, réduit ses ambitions

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Oda le géant norvégien de la livraison alimentaire réduit ses ambitions Innovationsfr
juin 5, 2024

Oda, le géant norvégien de la livraison alimentaire, réduit ses ambitions

Dans l'univers effervescent des startups, tous les paris ne sont pas gagnants. Oda, le géant norvégien de la livraison alimentaire en ligne, en fait aujourd'hui l'amère expérience. Propulsée par des investissements massifs, dont ceux du célèbre fonds Vision de SoftBank, la licorne scandinave rêvait de conquérir l'Europe du Nord. Mais après une expansion ratée, elle se voit contrainte de revoir ses ambitions à la baisse.

150 licenciements et un recentrage géographique

Le constat est sans appel : Oda va devoir licencier 150 employés et faire une croix sur ses rêves de grandeur. Fini la Finlande et l'Allemagne, la startup se recentre désormais sur ses bases arrières, la Norvège et la Suède, pays d'origine de Mathem, l'épicerie en ligne avec laquelle Oda a fusionné l'an dernier. L'objectif avoué est d'atteindre la rentabilité dans ces deux marchés d'ici 2025.

Un sacré retournement de situation pour celle qui était devenue en quelques années le leader de la livraison alimentaire dans les pays nordiques, avec un chiffre d'affaires annoncé de plus de 470 millions de dollars suite à la fusion avec Mathem. Mais la croissance à tout prix a ses limites, surtout dans un secteur aussi concurrentiel et complexe que celui de l'épicerie en ligne.

Un modèle économique difficile à équilibrer

Car si la livraison de courses est un marché en plein boom, doper ses revenus tout en dégageant des bénéfices relève souvent du casse-tête. Entre la gestion de produits périssables, une chaîne logistique multi-températures et la sensibilité des consommateurs aux prix, même les plus grands acteurs mondiaux peinent à trouver la formule magique.

L'épicerie est la plus grande catégorie du commerce de détail, mais même les organisations les plus compétentes au monde ont du mal à trouver un modèle en ligne qui fonctionne.

Chris Poad, CEO d'Oda

De SoftBank à la dure réalité du marché

L'histoire d'Oda illustre aussi les excès de l'ère pré-2022, quand les investisseurs déversaient des millions dans les startups sans trop se soucier de leur rentabilité à court terme. Portée par l'engouement pour le commerce en ligne durant la pandémie, Oda avait levé pas moins de 265 millions de dollars auprès de SoftBank en 2021, pour une valorisation de 900 millions. Un an plus tard, elle devait se contenter de 150 millions, pour une valorisation divisée par trois.

Aujourd'hui, selon les calculs de Kinnevik, son principal actionnaire, la société ne vaudrait plus "que" 245 millions de dollars. Un montant qui risque encore de fondre si Oda ne parvient pas à redresser la barre rapidement. Car les licenciements et le recentrage géographique ne sont qu'une première étape. Il lui faudra aussi revoir son modèle économique et se démarquer face à une concurrence qui n'a pas dit son dernier mot.

Un avenir incertain, malgré le soutien des investisseurs

Le chemin sera long et semé d'embûches pour reconquérir la confiance des marchés et des consommateurs. Oda peut heureusement compter sur le soutien de ses investisseurs historiques, Kinnevik, Summa Equity et Verdane, qui devraient remettre au pot lors d'une probable prochaine levée de fonds. Mais à quel prix, et surtout, pour quel projet ? L'avenir nous le dira.

Une chose est sûre, l'épopée d'Oda rappelle que dans le monde impitoyable des startups, même les plus prometteuses peuvent vaciller. Et que le succès ne tient parfois qu'à un fil, ou plutôt à un panier de courses bien rempli et livré à temps. Un défi de tous les instants pour ces nouveaux épiciers 2.0 qui rêvaient de révolutionner notre façon de faire les courses.

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